C'est une première en France : l'hôpital de Valognes, privé de son service d'urgences depuis le 6 août dernier, accueille depuis ce lundi 7 mars un "Centre de soins non programmés" (CSNP). Un service composé d'un médecin, un infirmier et un agent administratif, qui doit permettre de compenser en partie la fermeture des urgences, et de soulager celles de Cherbourg.
- Le centre de soin en pratique
Le centre est ouvert, dans un premier temps, de 8h à 18h30, du lundi au vendredi. Il refermera ses portes lors des petites vacances scolaires. Il accueille les personnes souffrant de pathologies "simples", et d'urgence non vitales. En effet, si le matériel pour passer une radio ou poser un plâtre est disponible, ici pas de service de réanimation ou de chirurgie. Il est donc impératif pour le patient de composer le 15, avant de se présenter au CSNP. "Le Samu 50 sera à même d'orienter vers Valognes ou Cherbourg. S'il y a suspicion d'AVC, paralysie partielle, douleur thoracique par exemple, les patients seront immédiatement envoyés aux urgences de Cherbourg" précise Xavier Biais, directeur adjoint du Centre Hospitalier Public du Cotentin.
- Quels moyens pour fonctionner ?
"Le recrutement est ouvert aux non-urgentistes, indique Xavier Biais, nous aurons le concours d'un médecin généraliste retraité, deux jours par semaine. Un médecin actuellement salarié doit nous rejoindre fin avril. A terme, il y aura un fonctionnement autonome". D'ici là, il faudra faire appel à des urgentistes en intérim. Parallèlement, les renforts médicaux sur le site de Cherbourg sont maintenus. "C'est une garantie que nous avons obtenue" précisent les députés PS du secteur, Geneviève Gosselin-Fleury et Stéphane Travert, reçus au ministère de la Santé la semaine dernière.
Une enveloppe de 400.000 euros est prévue par l'Agence Régionale de Santé, au titre du "Fonds d'Intervention Régional". Selon nos informations, le coût annuel est estimé de 500 à 700.000 euros selon la fréquentation du centre.
- Permettra-t-il de désengorger les urgences ?
Selon le syndicat autonome de l'hôpital, ce centre ne permettra pas de lever le pied aux urgences de Cherbourg. "Le problème lors des fortes affluences, ce sont les gens sur des brancards, qui doivent être hospitalisés et sont dans un état d'aggravation, indique Eric Labourdette de la FAFPH, ce type de patient ne pourra pas être accueilli à Valognes". Depuis la fermeture des urgences valognaises cet été, on constate à Cherbourg 20% de patients supplémentaires. "Ce centre de soin est expérimental, on ne peut pas connaître son impact avant de le tester, indique Xavier Biais, nous visons l'accueil de 20 à 30 patients par jour".
- Des "Centres de soins non programmés" ailleurs ?
"On n'ouvre pas une structure comme celle-ci pour la fermer dans six mois, assure Stéphane Travert, député PS de Valognes, l'objectif est bien de péréniser ce centre, avec des amplitudes horaires élargies". Un avis plutôt partagé par le syndicat FO. "Oui, les horaires sont trop restreints pour le moment, mais cette ouverture ne peut être que bénéfique pour Cherbourg, même si ça va mettre du temps" constate Sandrine Gamblin, déléguée syndicale. Un premier bilan sera effectué par l'Agence Régionale de Santé au moins de juin. La situation de Valognes sera-t-elle un "laboratoire" pour d'autres services d'urgences en souffrance en France ? Un projet similaire de CSNP est déjà évoqué pour Aunay-sur-Odon, dans le Calvados.
BONUS AUDIO
- Xavier Biais, directeur-adjoint du CHPC
Xavier Biais
- Eric Labourdette, secrétaire général de la FAFPH, syndicat autonome
Eric Labourdette
- Stéphane Travert, député socialiste de la circonscription de Valognes
Stéphane Travert
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