"Le calendrier (de la fermeture de Fessenheim), c'est celui que m'a répété à plusieurs reprises le président de la République, c'est 2016", a déclaré la ministre lors d'un entretien au "Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI.
"Le président de la République s'est engagé à fermer Fessenheim d'ici la fin 2016. C'est ça, la date", a insisté Mme Cosse. "Le processus est assez simple pour arrêter un réacteur", a ajouté l'ancien chef de file d'Europe Écologie-Les Verts (EELV).
Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Ecologie n'a pas souhaité commenter dans l'immédiat les propos de Mme Cosse.
"C'est une drôle d'idée", a commenté dimanche soir sur France 5 le député Les Républicains Eric Woerth, avant de poursuivre: "D'abord, je ne crois pas qu'elle soit décisionnaire du tout sur le sujet, elle est ministre du logement. Le nucléaire c'est extrêmement important, il y a une loi de transition énergétique qui ne sera pas respectée. Je ne vois pas comment on peut passer en 2025 à 50% de nucléaire quand on est à 75% aujourd'hui. On voit bien qu'il faut prolonger la durée de vie des centrales."
La ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, a demandé en octobre à EDF d'entamer la procédure de fermeture de Fessenheim d'ici à "la fin juin 2016", en vue d'une fermeture effective en 2018.
- 'Pas de raison de fermer Fessenheim' -
"pour fermer deux réacteurs comme ceux de Fessenheim, il ne suffit par de tourner un bouton", avait expliqué Mme Royal auparavant.
En septembre dernier, François Hollande avait déclaré que Fessenheim, en service depuis 1977, ne fermerait pas en 2016 comme prévu, et contrairement à l'une de ses promesses électorales de 2012, en raison du retard pris par le chantier de construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche).
Située à proximité de l'Allemagne et de la Suisse, sur une faille sismique et en contrebas du Rhin, cette centrale suscite l'inquiétude des écologistes français, allemands et suisses depuis des années.
Vendredi, Berlin a réaffirmé son souhait de voir fermer Fessenheim "le plus vite possible", invoquant un "risque sécuritaire" posé par son grand âge.
Des médias allemands ont affirmé qu'un incident survenu le 9 avril 2014 à Fessenheim aurait été plus important qu'annoncé par EDF et les autorités françaises.
"Du point de vue de la sûreté nucléaire, il n'y a pas de raison de fermer la centrale de Fessenheim" actuellement, a répliqué vendredi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), jugeant le niveau de sécurité "globalement satisfaisant".
Invoquant un besoin de "travaux complémentaires", le ministère de l'Environnement a repoussé sine die cette semaine une réunion prévue mardi prochain pour tracer les grands axes d'évolution des sources d'énergie d'ici à 2023, dans le cadre de l'application de la loi sur la transition énergétique.
Fin février, sous réserve d'un avis de l'ASN, Ségolène Royal s'était dite "prête" à allonger de dix ans la durée de vie des centrales françaises, hormis Fessenheim. Cette décision serait compatible selon elle avec la réduction de la part du nucléaire de 75% à 50% dans la production d'électricité en France d'ici 2025.
Les Verts allemands ont en outre dénoncé des failles dans la sécurité de la centrale de Cattenom (Moselle), voisine de l'Allemagne et du Luxembourg, et en ont réclamé "la fermeture immédiate".
En Suisse, le canton et la ville de Genève ont porté plainte contre X "pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui et pollution des eaux" à propos de la centrale du Bugey, dans l'Ain.
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