En Une du journal, un article sur un ambitieux projet du gouvernement de construction d'un pont de trois milliards de dollars entre les rives asiatique et européenne d'Istanbul a remplacé les habituelles critiques de Zaman.
"Internet a été coupé, nous ne pouvons plus utiliser notre système", a rapporté à l'AFP l'un des journalistes de Zaman, ajoutant que "l'édition de dimanche n'a(vait) pas été faite par du personnel de Zaman".
A l'unisson de la presse progouvernementale, Zaman publie également en Une des clichés de funérailles de "martyres" tués lors d'affrontements avec des rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie.
Il affiche aussi en Une une photo de M. Erdogan tenant la main d'une femme âgée et annonce que le chef de l'Etat recevra des femmes pour la journée des Femmes la semaine prochaine.
Le quotidien, au tirage de quelque 650.000 exemplaires, avait titré samedi sur un "jour de honte" pour la liberté de la presse en Turquie, ayant pu sortir une dernière édition juste après sa mise sous tutelle.
En début d'après-midi, la police avait mis fin avec des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène au rassemblement à Istanbul de quelque 500 personnes devant le siège du plus grand quotidien de Turquie, qui avait été investi dans la nuit par les forces de l'ordre.
Les administrateurs de tutelle mis en place par les autorités turques ont limogé le rédacteur en chef du groupe, Abdülhamit Bilici, selon plusieurs médias.
Cette reprise en main a soulevé l'inquiétude de Washington et de l'UE, qui ont rappelé M. Erdogan au respect de la liberté de la presse.
Elle survient juste avant un sommet lundi entre l'UE et la Turquie sur la crise des migrants, au cours duquel Bruxelles attend d'Ankara des efforts pour enrayer le flot des candidats à l'exil.
"Il ne s'agit pas d'une procédure politique, mais juridique. La Turquie est un Etat de droit", s'est défendu le Premier ministre Ahmet Davutoglu.
Le groupe Zaman, qui outre Zaman et Today's Zaman possède l'agence de presse Cihan, est considéré comme proche de l'imam Fethullah Gülen, ancien allié devenu l'ennemi numéro un de M. Erdogan.
Le président accuse M. Gülen, 74 ans, d'être à l'origine des accusations de corruption qui l'ont visé il y a deux ans et d'avoir mis en place un "Etat parallèle" destiné à le renverser, ce que les "gülenistes" nient farouchement.
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