Les bureaux de vote ont commencé à ouvrir samedi matin pour les consultations du jour: quatre primaires républicaines (Louisiane, Kentucky, Kansas, Maine) et trois démocrates (Louisiane, Kansas, Nebraska).
Le gros lot de délégués viendra de la Louisiane, un Etat du Sud dans lequel Donald Trump et la démocrate Hillary Clinton sont donnés gagnants. Ils sont sortis victorieux du "super mardi" le 1er mars, en remportant chacun 7 Etats.
A part en Louisiane, les autres Etats tenaient des "caucus", des réunions publiques alliant débats et votes.
Côté démocrate, il s'agissait surtout de convaincre les électeurs d'aller voter car la mobilisation jusqu'à présent s'est avérée moins forte qu'en 2008.
Hillary Clinton espère continuer sur sa lancée du "super mardi", tandis que son concurrent Bernie Sanders se concentre sur l'étape suivante et les Etats du nord du pays, qui lui sont plus favorables.
"Waouh, longues files d'attente au Kansas", a tweeté Donald Trump samedi matin, appelant les habitants à "sortir pour voter maintenant, les bureaux de vote sont ouverts".
- 'Grosse erreur' -
Favori dans les sondages pour l'investiture républicaine et largement en tête face à ses trois rivaux avec dix primaires remportées sur quinze, il est aussi la cible d'une campagne lancée jeudi par l'ancien candidat républicain à la présidentielle de 2012 Mitt Romney, suivi par d'autres barons du parti. Mais suffira-t-elle à enrayer l'avancée du milliardaire? Et à le faire à temps?
Car la journée cruciale et probablement déterminante du 15 mars, quand cinq Etats importants vont désigner leurs délégués, approche à grand pas.
L'élite du parti et ses soutiens restent tétanisés par la rhétorique fleurie et scabreuse déversée jeudi par le milliardaire lors du onzième débat républicain.
Son ton outrancier --dès le début du débat, Trump a fait une allusion graveleuse à la taille de son pénis-- fait douter de son éligibilité, y compris parmi ses plus inféodés. Et l'idée que les barons du parti doivent redoubler d'efforts pour le faire dérailler progresse.
Pour ne rien arranger à l'état de panique des conservateurs, il a annulé sa participation samedi au CPAC, grand-messe annuelle des conservateurs américains près de Washington. Pour, selon son équipe de campagne, tenir un meeting dans le Kansas avant les caucus puis aller en Floride, qui vote le 15 mars.
Les organisateurs de la conférence ont dit dans la foulée être "très déçus", relevant que "son choix envoie un message clair aux conservateurs".
Pour Matt Schlapp, patron de l'American Conservative Union qui organise le CPAC, "c'est une grosse erreur" de la part de Donald Trump d'avoir snobé ce rendez-vous, auquel il s'est rendu plusieurs fois.
Son équipe voulait "changer le format" mais "ce n'aurait pas été juste de changer les règles" pour lui, a indiqué M. Schlapp sur CNN samedi matin.
Réplique quasi-immédiate du candidat Trump sur Twitter: "Désolé CPAC (le format était bien!)".
"Je pense qu'il va probablement obtenir (la nomination républicaine. Je ne suis pas hostile à cette idée. Mais je pense qu'il aurait dû venir présenter ses hommages aux militants", a poursuivi M. Schlapp.
- Opportuniste -
Dans les allées de la conférence, le style Trump ne séduisait pas vraiment. Arrogance, impétuosité, vulgarité revenaient fréquemment pour le qualifier, avec des doutes sur le fait qu'il soit conservateur.
Pour Ben Williams, joueur de cornemuse aux funérailles d'Antonin Scalia, juge conservateur de la Cour Suprême décédé en février, le milliardaire serait "un président désastreux".
"Je ne pense pas qu'il soit sur l'échiquier conservateur", a commenté Brent Tidwell, volontaire républicain de 29 ans. "Je pense qu'il a vu un besoin et un intérêt pour certaines idées conservatrices, et qu'il les a épousées parce qu'elles étaient opportunes".
Roland Trevino, un concepteur de logiciel de 60 ans originaire de San Antonio (Texas, sud), Donald Trump est "suffisamment conservateur pour moi", appréciant notamment la réussite de l'homme d'affaires.
Mais c'est loin d'être assez pour Jenny Beth Martin. Cofondatrice du mouvement ultra-conservateur Tea Party grâce auquel de nombreux conservateurs comme le sénateur texan Ted Cruz sont entrés au Congrès en 2010 et 2012, elle a supplié les participants au CPAC de soutenir Cruz, qui brigue lui aussi la Maison Blanche.
Des responsables du parti craignent qu'une investiture de Trump ne permette de faire élire Hillary Clinton en novembre.
Trump espère samedi récupérer les voix qui s'étaient portées sur Ben Carson. Le médecin à la retraite a annoncé vendredi qu'il jetait l'éponge.
Ted Cruz a remporté quatre Etats jusqu'à présent. Marco Rubio, considéré par beaucoup comme une alternative logique, n'a vaincu que dans un Etat. Et le gouverneur de l'Ohio John Kasich est bredouille.
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