"Il y a 13.000 personnes ici et près de 20.000 dans cette préfecture, soit plus de 60% de la population entière de migrants dans ce pays", a déploré Apostolos Tzitzikostas, gouverneur régional de la préfécture grecque de Macédoine, à la télévision Skai, alors qu'il supervisait des opérations de distribution de nourriture à Idoméni.
"Nous ne pouvons plus supporter ce poids seuls", a dit M. Tzitzikostas, qui souhaite que le gouvernement grec déclare une situation d'urgence dans la zone.
Le nombre de candidats à l'asile -- surtout des Syriens, Irakiens, Afghans -- bloqués dans toute la Grèce n'a fait que progresser en raison de la fermeture de sa frontière par la Macédoine et des mesures restrictives prises par des pays des Balkans, jusqu'à l'Autriche.
Plus de 30.000 migrants sont bloqués dans le pays, des îles grecques de la Mer Egée, en passant par le port athénien du Pyrée, au poste-frontière gréco-macédonien d'Idomeni, où des ONG s'activent pour soulager les pénuries de tentes et de nourriture.
Médecins sans Frontières (MSF) a commencé samedi à mettre en place des tentes pour plus de 1.000 personnes supplémentaires alors que de nombreux migrants dorment sans abri dans des champs humides ou des fossés, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Ces derniers jours, des migrants syriens ou irakiens notamment ont manifesté devant la barrière de barbelés empêchant le passage en Macédoine, surveillée par la police antiémeute.
Hussam, un Syrien de 25 ans, explique que les migrants attendent beaucoup du sommet entre l'UE et la Turquie prévu lundi à Bruxelles pour tenter de trouver une solution à la crise migratoire.
"En ce moment nous restons calmes parce que nous espérons une issue favorable lundi et qu'ils nous aideront à passer", dit-il. "Si cela ne se produit pas, je ne sais pas ce qui va se passer", ajoute-t-il.
Au cours des deux dernières semaines, la Macédoine a entrouvert à plusieurs reprises sa frontière, ne laissant passer que quelque 2.000 migrants, soit autant que les nouveaux arrivants en Grèce depuis la Turquie en seulement deux jours.
La Grèce a évalué pour l'UE ses besoins à 480 millions d'euros pour gérer l'accueil de 100.000 réfugiés au total.
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