"La France et l'Allemagne travaillent dans le même esprit, avec la même volonté", a affirmé le président de la République, assurant que la France respecterait "l'ensemble de ses engagements" auprès de l'Europe, en particulier celui d'accueillir "30.000 réfugiés syriens et irakiens".
M. Hollande a aussi annoncé l'envoi d'un navire français en mer Egée pour participer aux opérations de contrôle de l'Otan sur cette voie de passage des réfugiés entre la Turquie et la Grèce.
Une façon de tirer un trait sur les vives critiques de son Premier ministre Manuel Valls contre la politique migratoire allemande le 13 février à Munich.
M. Valls s'était notamment dit hostile à l'instauration du mécanisme permanent de répartition des réfugiés dans l'UE, prôné par Mme Merkel, provoquant ainsi une colère froide à Berlin.
"Ensemble, nous sommes convaincus que des solutions unilatérales ne nous aideront pas" car elles "ne mènent pas à une réduction (du chiffre) des réfugiés", a déclaré à l'unisson la chancelière allemande, se disant également "très contente" de l'envoi d'un bateau français "pour améliorer le contrôle" des flux migratoires en mer Egée.
Les deux dirigeants ont également fait front commun pour pousser Vladimir Poutine à jouer de son influence auprès du président syrien Bachar Al Assad, afin de faire respecter le cessez-le-feu en Syrie. Le pays est meurtri par un conflit qui a fait plus de 300.000 morts et mis sur la route de l'exil des milliers de civils cherchant refuge en Europe.
"Nous avons demandé à la Russie de faire valoir son influence pour que ces principes vaillent également pour le régime Assad", affirmé la chancelière. M. Hollande a pour sa part dénoncé comme "provocatrice" et "totalement irréaliste" le projet de Damas d'organiser des élections en avril.
En vue du sommet de Bruxelles lundi, les deux dirigeants ont ensemble fait pression sur la Turquie pour qu'elle respecte ses engagements, en échange des 3 milliards d'euros alloués par l'UE pour l'accueil des réfugiés.
Mme Merkel et M. Hollande ont tous deux souligné la nécessité que la Turquie assure le contrôle de l'accès à son territoire, voie de passage vers la Grèce, qu'elle réadmette sur son sol les migrants irréguliers et renforce la surveillance de ses frontières.
- La Turquie doit "respecter ses engagements" -
"Nous devons veiller à ce que la Turquie respecte ses engagements, aider la Turquie à pouvoir les tenir et faire en sorte que la Grèce qui est notre frontière commune puisse être soutenue, aidée grâce une solidarité européenne", a ainsi déclaré le chef de l'Etat français.
En dépit de ces déclarations de solidarité, le grand écart persiste toutefois dans les faits entre Paris et Berlin concernant l'accueil des réfugiés.
A front renversé de la crise financière grecque, où M. Hollande faisait figure de meilleur allié du Premier ministre Alexis Tsipras en contraste avec l'intransigeance de Mme Merkel, la chancelière allemande se montre aujourd'hui plus pugnace que son partenaire français pour appeler les Européens à ne pas laisser la Grèce "plonger dans le chaos".
A demi-mots, Paris reconnaît d'ailleurs que la dirigeante allemande était fondée à trouver la France "un peu longue à mettre en place" des dispositifs d'accueil pour les relocalisations, afin de soulager la Grèce, porte d'entrée des migrants en Europe et aujourd'hui au bord de la crise humanitaire.
"Mais aujourd'hui, ça marche", assure un diplomate à Paris soulignant que le cap de 300 personnes accueillies sur le territoire français était sur le point d'être franchi, avec un rythme prévisible de plusieurs centaines d'admissions par mois.
Mais la France, qui s'est engagée à en accueillir 30.000, est encore bien loin du compte.
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