Les deux pays ont aussi décidé d'investir deux milliards d'euros pour fabriquer ensemble des drones de combat.
"Il ne faut pas faire peur, mais dire la vérité. Il y aura des conséquences si le Royaume-Uni quitte l'Union européenne (...) y compris sur la question des personnes", "sur la manière de gérer les situations en matière de migrations", a déclaré le président de la République au sujet d'une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'UE, évoquant les milliers de personnes affluant à Calais (Pas-de-Calais), dans l'espoir de rejoindre la Grande-Bretagne.
M. Hollande s'exprimait lors d'une conférence de presse à la préfecture d'Amiens, à l'issue d'un 34e sommet franco-britannique.
A Calais, les autorités françaises poursuivaient jeudi le démantèlement, entamé lundi, de la "Jungle" dans un climat tendu, émaillé d'incidents, un nouveau groupe d'Iraniens se faisant coudre la bouche dans ce camp insalubre.
A moins de quatre mois du référendum organisé le 23 juin outre-Manche, le ministre de l?Économie Emmanuel Macron avait déjà suggéré mercredi dans le Financial Times que la France cesserait de retenir les migrants à Calais en cas de Brexit: "Le jour où cette relation (entre la Grande-Bretagne et l'UE) sera rompue, les migrants ne seront plus à Calais".
Paris ne compte pas remettre en cause les accords du Touquet de 2003 régissant la gestion de la frontière franco-britannique: "Ils n'ont pas vocation à être modifiés", a-t-on indiqué.
Mais la France a réclamé et obtenu de Londres une aide financière additionnelle pour la gestion de Calais, 22 millions d'euros supplémentaires pour 2016 venant s'ajouter aux "plus de 60 millions d'euros" actuels, selon l'estimation de M. Désir.
Cette somme servira notamment à "soutenir le travail des forces de l?ordre françaises", mais aussi à la gestion des centres d'hébergement et à "l?éloignement des migrants" économiques qui ne sont pas "en besoin de protection", selon un texte signé lors du sommet d'Amiens.
- Coopération militaire -
Concernant les jeunes migrants, François Hollande a demandé au Premier ministre britannique que les mineurs isolés de Calais puissent rejoindre "vite" le Royaume-Uni s'ils y ont de la famille.
Il y a actuellement "326 mineurs isolés" à Calais, mais "tous ne peuvent prétendre au regroupement familial", a indiqué son entourage.
Paris et Londres ont par ailleurs réaffirmé leur volonté de coopérer en matière d'armement (drones, missiles, guerre des mines sous-marines), avec notamment un accord pour investir "plus de 2 milliards d'euros" dans un programme commun de fabrication de "drones de combat" opérationnels à l'horizon 2030.
C'est la première fois que Paris et Londres chiffrent leur engagement financier total dans ce projet, dont ils avaient jeté les bases lors d'un précédent sommet en 2014 à Brize Norton (centre de l'Angleterre).
En novembre 2014, ils avaient chargé des industriels des deux pays, le groupe français Dassault, fabricant de l'avion de combat Rafale, et le britannique BAE Systems, d'une étude de faisabilité.
Pour les industriels des deux pays engagés dans le projet, l'enjeu est aussi de ne pas se laisser distancer dans ce secteur par les Américains.
Outre Dassault et BAE Systems, le développement du FCAS doit aussi impliquer les groupes Rolls-Royce et Safran, chargés de la propulsion, ainsi que Thales et Selex ES (groupe Finmeccanica) pour l'électronique embarquée et les capteurs.
Dans un communiqué commun, Dassault Aviation et ses partenaires se sont félicités "de la volonté commune de la France et du Royaume-Uni de poursuivre la coopération en matière d?aéronautique militaire, et en particulier de lancer une nouvelle phase en 2017 avec le développement + échelle 1 + d?un démonstrateur opérationnel d?UCAS (Unmanned Combat Air System).
Egalement à l'ordre du jour du sommet de jeudi, la mise au point d'une force expéditionnaire conjointe franco-britannique de 7.000 militaires, ou la construction de deux réacteurs nucléaires EPR controversés à Hinkley Point, en Angleterre, évalués à 24,5 milliards d'euros.
Selon un document de conclusion, EDF déploie "tous ses efforts" pour parvenir "dans un avenir proche" à une décision finale d'investissement sur le sujet. M. Macron a défendu "un très bon investissement" pour l'électricien français, malgré des critiques, notamment de la part des syndicats du groupe.
MM. Hollande et Cameron ont aussi évoqué la situation internationale: ils ont appelé Moscou et le régime syrien à cesser "immédiatement les attaques" contre l'opposition modérée en Syrie.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.