C'est la première fois que Paris et Londres chiffrent leur engagement financier total dans ce projet, dont ils avaient jeté les bases lors d'un précédent sommet en 2014 à Brize Norton (centre de l'Angleterre.
"Ce programme de démonstration, le plus avancé en Europe, sera axé sur une plateforme de drones polyvalents qui pourrait servir de base à une future capacité opérationnelle au-delà de 2030", rappelle leur déclaration commune.
"Nous prévoyons d?investir plus de 2 milliards d?euros dans ce programme, avec un bilan technique vers 2020", précise le document, signé en présence du président français François Hollande et du Premier ministre britannique David Cameron.
La France et le Royaume-Uni étaient convenus en janvier 2014 à Brize Norton de travailler ensemble à "un système de combat aérien futur" (FCAS, Future Combat Air System).
En novembre de la même année, ils avaient chargé des industriels des deux pays, le groupe français Dassault, fabricant de l'avion de combat Rafale, et le britannique BAE Systems, d'une étude de faisabilité à laquelle ils avaient alloué 150 millions d'euros.
Selon la déclaration signée jeudi à Amiens, Paris et Londres espèrent "maintenant passer à la prochaine phase en 2017 afin de préparer le développement en vraie grandeur de démonstrateurs opérationnels de drones de combat aérien d'ici à 2025".
L'objectif ultime est de mettre au point un drone de combat capable à l'horizon 2030 d'effectuer notamment des missions d'observation et de surveillance, d'identifier des cibles et d'effectuer des frappes, d'après le ministère britannique de la Défense.
La Grande-Bretagne dispose déjà de drones armés de missiles, achetés aux Etats-Unis. La France n'a que des drones non armés, servant à l'observation.
Le futur drone franco-britannique aurait vocation à être utilisé dans une zone hostile en préalable à un recours à des avions de chasse classiques.
Dassault a déjà développé un drone furtif, baptisé Neuron, un démonstrateur destiné à tester et développer des technologies qui doivent justement servir au futur FCAS. BAE Systems a également mis au point de son côté le drone Taranis.
Le programme franco-britannique de drones de combat s'inscrit dans le cadre des traités militaires de Lancaster House, conclus entre Londres et Paris en 2010 et qui affirmaient leur volonté de bâtir ensemble une défense plus efficace.
Pour les industriels des deux pays engagés dans le projet, l'enjeu est aussi de ne pas se laisser distancer dans ce secteur par les Américains.
Outre Dassault et BAE Systems, le développement du FCAS doit aussi impliquer les groupes Rolls-Royce et Safran, chargés de la propulsion, ainsi que Thales et Selex ES (groupe Finmeccanica) pour l'électronique embarquée et les capteurs.
Dans un communiqué commun, Dassault Aviation et ses partenaires se sont félicités "de la volonté commune de la France et du Royaume-Uni de poursuivre la coopération en matière d?aéronautique militaire, et en particulier de lancer une nouvelle phase en 2017 avec le développement + échelle 1 + d?un démonstrateur opérationnel d?UCAS (Unmanned Combat Air System).
"Il est important de préparer le futur dans le domaine stratégique des drones de combat", a souligné le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier, cité dans le texte.
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