Une première intersyndicale a démarré à 10H00 au siège de l'Unsa à Bagnolet, près de Paris, avant une seconde qui devrait commencer à 13H00, au siège de la CGT, à Montreuil.
"Ce qu'on reproche à ce projet de loi, c'est qu'il est trop libéral", a relevé Véronique Descacq, numéro deux de la CFDT sur France Info.
L'idée est de peser sur la nouvelle version du texte, censé, selon le gouvernement, répondre au chômage de masse, la France comptant 3,55 millions de demandeurs d'emploi sans activité, malgré une légère amélioration fin 2015, selon les chiffres de l'Insee publiés jeudi.
Sa présentation en Conseil des ministres a été reportée au 24 mars par le Premier ministre Manuel Valls, pour permettre de le "retravailler".
La semaine dernière, hormis la CFTC et FO, tous les syndicats ont signé un texte pour réclamer le retrait du plafonnement des indemnités prud'homales lors de licenciements abusifs, une mesure réclamée par le patronat.
Elles souhaitent aussi retirer les articles "qui accroissent le pouvoir unilatéral des employeurs", notamment sur le forfait-jour et l'apprentissage.
Autre chiffon rouge: le licenciement économique. La version initiale du texte en précise les motifs (baisse du chiffre d'affaires, commandes, pertes d'exploitation). Les syndicats voient dans cette mesure voulue par Bercy un risque de licenciement abusif.
La CFDT, qui a l'oreille du gouvernement, refuse que lorsqu'il s'agit d'un groupe, la filiale française soit la seule prise en compte. La centrale de Laurent Berger redoute de voir les grands groupes pratiquer le dumping social en Europe.
- 'Rien de pire que l'immobilisme' -
Les discussions, qui s'annoncent tendues, vont aussi porter sur l'extension dans les entreprises de moins de 50 salariés du mandatement -- possibilité pour les organisations syndicales de mandater des salariés afin qu'ils négocient des accords dans les entreprises sans délégué.
Autre sujet qui inquiète notamment la CFE-CGC, la médecine du travail menacée de "démantèlement". Selon la centrale des cadres, les changements prévus mettent en péril le secret médical et le suivi des salariés.
Le second rendez-vous sera l'occasion de préciser les contours d'une mobilisation, sans doute le 31 mars. L'Unsa et la CFDT seront absentes, la CFTC prendra sa décision après la première réunion.
"On ne souhaite pas rentrer dans un mouvement fourre-tout, mais ce n'est pas illogique de s'associer à des actions pour faire pression sur le gouvernement", prévient Philippe Louis, président de la CFTC.
D'ores et déjà, des mobilisations sont prévues le 9 mars, à l'appel d'organisations de jeunesse et de syndicats. "C'est une première étape. Pas sûr que le gouvernement annonce un changement ce jour-là. La date du 31 mars reste d'actualité", souligne Philippe Martinez, numéro un de la CGT, qui rejette le texte en bloc, tout comme FO.
La CFDT "n'exclut pas l'idée d'aller dans la rue si les mesures ne nous conviennent pas", a prevenu Mme Descacq.
La CFE-CGC "décidera le 21 mars prochain avec ses fédérations si manif", a tweetté jeudi sa présidente Carole Couvert.
Le gouvernement s'est dit prêt à revoir "les curseurs" de certaines mesures mais pas la philosophie générale de la réforme. D'ici le 24 mars, la concertation va permettre de "trouver le point de juste équilibre", a dit jeudi la ministre du Travail Myriam El Khomri.
"Rien ne serait pire que l'immobilisme", a redit le président François Hollande mardi.
Après le Conseil des ministres du 24 mars, le Parlement prendra le relais fin avril pour une adoption définitive d'ici la pause estivale.
D'ici là, Mme El KHomri poursuit le cycle de rencontres entamé la semaine dernière pour discuter d'amendements possibles. Elle a entendu jeudi Philippe Louis (CFTC), avant Philippe Martinez (CGT), François Asselin (CGPME) et Pierre Gattaz (Medef).
Et la semaine prochaine, ce sera au tour de Manuel Valls de recevoir les partenaires sociaux séparément, avant de les voir tous ensemble le 14 mars.
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