La Corée du Nord déploie régulièrement sa puissance militaire -de manière limitée- en réaction aux pressions internationales sur des sujets comme son programme d'armements nucléaires ou son bilan en matière de droits de l'Homme.
Selon le ministère sud-coréen de la Défense, les six projectiles -des missiles ou des roquettes- sont tombés en mer du Japon, à 100 ou 150 km des côtes orientales du Nord.
Ces tirs ontg eu lieu quelques heures après l'adoption unanime par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution imposant de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, au terme de négociations laborieuses entre Washington et Pékin, unique allié d'importance de Pyongyang.
Tous les yeux sont désormais tournés vers la Chine et la Russie afin de savoir si elles vont les appliquer pleinement.
Pour la première fois, les pays membres de l'ONU seront tenus d'inspecter toutes les marchandises en provenance et à destination de la Corée du Nord, dans les ports et aéroports.
La résolution interdit aussi les exportations de charbon, de fer et de minerai de fer. Pyongyang ne pourra pas vendre de l'or, du titane et des minerais rares utilisés dans la haute technologie, et ne pourra plus se procurer de carburant pour l'aviation et les fusées.
- Failles possibles -
Les analystes ont mis cependant le doigt sur certaines failles possibles comme par exemple la définition exacte de ce que devrait être "l'inspection" d'un navire et l'exception permettant l'exportation de minerais si les revenus générés servent à la "subsistance" de la population nord-coréenne.
Selon l'ambassadrice américaine Samantha Power, Pyongyang amasse un milliard de dollars par an en exportant son charbon, et 200 millions de dollars en vendant son minerai de fer.
Le président Barack Obama a salué une réponse "ferme, unie et appropriée" à l'essai nucléaire du 6 janvier et au tir de fusée du 7 janvier, généralement considéré comme un test de missile balistique déguisé, en violation de plusieurs résolutions onusiennes.
"La communauté internationale, s'exprimant d'une seule voix, a envoyé à Pyongyang un message simple: la Corée du Nord doit abandonner ces programmes dangereux et choisir une meilleure voie pour son peuple", a déclaré M. Obama.
La résolution renforce les restrictions bancaires existantes et les pays seront tenus de bloquer tout avion soupçonné de transporter des marchandises en contrebande vers la Corée du Nord.
Ces sanctions "sont parmi les plus lourdes jamais adoptées contre un pays", a souligné l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft, tandis que son homologue français François Delattre saluait "des sanctions sans précédent mais ciblées".
La liste noire des individus et entreprises sanctionnés pour leur implication dans le développement par Pyongyang d'armes nucléaires et balistiques s'allonge avec 16 personnes et 12 entités supplémentaires -dont l'agence spatiale nord-coréenne (NADA)-.
- Des barrières incontournables? -
Les diplomates nord-coréens "impliqués dans des activités illicites" devront être expulsés et les dignitaires du régime ne pourront plus se procurer montres de luxe ou jet-skis.
La présidente sud-coréenne Park Geun-hye a estimé qu'il s'agissait d'un message fort pour inciter Pyongyang à renoncer à ses ambitions nucléaires: "J'espère sincèrement que le Nord va à présent abandonner son programme de développement nucléaire et emprunter la voie du changement".
La Corée du Nord est déjà sous le coup de quatre séries de sanctions internationales depuis son premier essai nucléaire en 2006.
Ces sanctions ne l'ont cependant pas empêchée de poursuivre sa course aux armements, ont souligné récemment des experts de l'ONU.
La Chine et la Russie "trouveront des échappatoires comme toujours" pour ne pas appliquer strictement les sanctions, a estimé Roberta Cohen, experte à l'institut de recherche américain Brookings.
La Chine, pourtant irritée par les dernières initiatives de Pyongyang, s'est efforcée de limiter la portée des nouvelles sanctions dans les négociations avec Washington, selon des diplomates.
Pékin redoute un effondrement du régime communiste qui déverserait un flot de réfugiés à sa frontière et n'aimerait pas voir une Corée réunifiée sous influence américaine, des inquiétudes partagées en partie par la Russie.
"Il est difficile d'imaginer que la résolution sera appliquée largement et avec constance, surtout par des acteurs comme la Chine, pour ériger des barrières que la Corée du Nord ne pourra contourner", a jugé Andrea Berger, analyste à l'Institut royal des études de défense et de sécurité de Londres.
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