Fidèle au caractère futuriste du fondateur André Courrèges, mort en janvier, le duo de jeunes créateurs Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant a fait défiler des modèles au style frais et dynamique, revisitant les classiques comme les petites robes trapèze, les bottines blanches et les blousons courts.
Les mannequins évoluaient devant un écran géant sur lequel étaient projetés les images des vêtements qu'elles portaient, sous différents angles.
Trois manteaux de la collection sont même disponibles en version chauffante, par une simple pression sur un bouton.
Une démarche encore "symbolique" mais qui illustre l'intérêt de la marque pour la technologie, explique à l'AFP Frédéric Torloting, coprésident de Courrèges. "Souvent on se dit c'est techno, donc ce n'est pas glamour. En fait, si, cela peut le devenir!"
Autre nouveauté cette saison: la marque s'est engagée à ce qu'un tiers de sa collection, environ une vingtaine de pièces, soit disponible immédiatement dans les boutiques Courrèges et sur internet.
"Cela fait longtemps qu'on en parle avec Jacques (Bungert, autre coprésident de Courrèges), depuis qu'on est arrivés dans cette maison (en 2011). Le sujet est à la mode en ce moment, nous on le fait, en vrai", affirme Frédéric Torloting.
Ces vêtements ont donc été fabriqués en amont du défilé. "Cela demande une organisation. Cela demande aussi de prendre un certain risque, parce qu'on produit avant de savoir si on va vendre", reconnaît ce dirigeant, issu de l'univers de la publicité, qui trouvait "frustrant" le délai de plusieurs mois d'attente entre le show et la disponibilité des vêtements à la vente.
"Nous, on a une chance, c'est qu'on est petit, donc on peut s'organiser. Quand on est très gros, ça demande des armées de consultants pour faire ça", dit-il.
La maison, en plein renouveau, ne compte pas s'arrêter là: "La saison prochaine il y aura encore une partie bien plus importante qui sera en boutique dès le lendemain du show", assure Frédéric Torloting.
Plusieurs maisons sont converties à cette idée du "see now, buy now" ("vous voyez, vous achetez"): Tom Ford et Burberry ont annoncé leur intention de mettre leurs vêtements en vente en magasin immédiatement après les défilés à partir de septembre.
-Dries Van Noten décadent, Margiela hybride-
En février lors de la Fashion week de New York, la créatrice américaine Rebecca Minkoff a présenté une collection disponible à la vente aussitôt à 70%, et quelques silhouettes du défilé de Diane von Furstenberg l'étaient également.
Même chose pour Paco Rabanne qui défilera jeudi à Paris et dont quatre "looks" seront en vente le jour du show.
Le deuxième jour mercredi de la Fashion Week parisienne a aussi été marqué par le défilé de Dries Van Noten, qui a prôné "la décadence comme style de vie".
Le créateur belge s'est inspiré du personnage de la marquise Luisa Casati (1881-1957), icône des années folles et muse de nombreux artistes, au style de vie excentrique. Les mannequins ont défilé avec ses yeux charbonneux, comme elle.
Avec leurs cheveux plaqués, elles ont des allures de dandy, portant cravate et pantalons larges. Plumes, fourrures colorées et imprimés animaliers sont partout dans ce vestiaire aux couleurs nocturnes: marine, émeraude, bordeaux et or.
Les perles aussi parsèment la collection: elles s'enroulent autour des talons des chaussures, sont brodées sur un blouson, un pull ou un pantalon, ou se déclinent en imprimés.
Du côté de Maison Margiela, John Galliano a proposé d'excentriques silhouettes hybrides, mélangeant motifs et matières, mêlant inspirations militaires et baroques, comme avec de strictes vestes kaki agrémentées de volants vert métallisé.
La ceinture s'impose: volumineuse, elle se tord en plusieurs noeuds autour de la taille. Ses boucles sont des cadres de photographies anciennes, qui se portent devant ou dans le dos.
Autres indispensables de la garde-robe: les gants et les manchons en laine, parfois portés à une seule main.
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