Peu après 08H30, les employés de la Sogéa, société mandatée par l'Etat pour démanteler la partie sud du camp, devenu le plus grand bidonville de France, ont repris leurs opérations, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Il faut sortir, ça va démolir", avertissaient les policiers sur place, en tapant sur les abris de fortune encore sur pieds pour en déloger les occupants toujours présents.
Quelques minutes auparavant, un important dispositif de forces de l'ordre, avec une trentaine de véhicules et deux camions anti-émeutes, s'était redéployé sur les lieux pour sécuriser les travaux, dont le démarrage lundi avait dégénéré en violences.
"You need help?": de son côté, un militant anglais, piercing dans les oreilles et épaisses tresses de cheveux, se proposait pour aider un Soudanais à évacuer sa misérable cahutte.
Derrière des policiers, les bulldozers et des ouvriers en gilet fluo s'activaient à démonter des baraques.
Alors que les équipes de services de l'Etat (les "maraudes sociales") tentaient à nouveau d'encourager les migrants à accepter une solution de relogement, le sous-préfet de Calais Vincent Berton a affirmé que "200 places étaient encore libres (sur les 1.500)" dans le centre d?accueil provisoire (CAP) constitué de conteneurs chauffés et "300 autres au sein des tentes bleues de la sécurité civile (sur 500 disponibles)".
- "feux de tente" -
Il a également réaffirmé que les migrants étaient invités prioritairement à rejoindre l'un des 102 centre d'accueil et d'orientation (CAO) en France où "environ 1.000 places sont encore disponibles".
La nuit de mardi à mercredi a été calme et sans violence aux abords de la "jungle" de Calais.
"Un dispositif sécuritaire renforcé a été mis en place autour du campement pour éviter des assauts sur la rocade de la part de migrants, celui-ci a été efficace", a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais à l'AFP.
Quelques migrants ont néanmoins été empêchés entre 3h et 5h de quitter la "jungle", où survivent entre 3.700 et 7.000 personnes selon les sources, pour éviter qu'ils essayent d'atteindre la rocade portuaire, d'où transitent les poids-lourds pour rejoindre l'Angleterre via le port.
Et les pompiers ont dû réaliser plusieurs interventions dans la nuit pour des feux de tentes, sans que l'on sache si ceux-ci étaient volontaires ou dus aux fortes rafales de vent.
Les sinistres ont toutefois eu pour effet d'étendre significativement la surface défrichée de la partie sud de la jungle.
Lundi, le début du démantèlement avait été marqué par une série de violences, notamment des heurts entre migrants, militants du collectif No border radicalement opposé aux politiques de contrôle de l'immigration, et forces de l'ordre, du début d'après-midi jusqu'en soirée. Mardi, la suite des travaux s'était toutefois réalisée dans le calme.
La zone sud de la "jungle" compte entre 800 et 3.450 habitants selon les sources.
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