"Le manque criant de réponses à nos demandes et l'incertitude que vous faites peser sur le devenir des cheminots nous obligent à réagir", écrivent les quatre organisations représentatives du groupe public (CGT, Unsa, SUD, CFDT) dans leur préavis commun envoyé lundi et consulté par l'AFP.
Celui-ci couvre la période du mardi 8 mars à 19h00 au jeudi 10 mars à 08H00. D'ici là, les organisations demandent à être de nouveau reçues.
La SNCF a "regretté" auprès de l'AFP ce dépôt de préavis "susceptible de pénaliser les voyageurs" alors que "sur tous les points liés au régime de travail, il y a des rendez-vous de discussion pris", a-t-elle fait valoir.
C'est aussi le 9 mars qu'ont retenu les organisations de jeunesse, la CGT et d'autres opposants au projet de loi El Khomri pour réclamer dans la rue le retrait pur et simple du texte, qui sera finalement présenté en Conseil des ministres le 24 mars.
Les syndicats de la SNCF, profondément divisés par la réforme ferroviaire, n'avaient plus uni leurs forces au niveau national depuis juin 2013. Cette dernière grève unitaire avait alors été observée par environ 70% des agents de conduite et contrôleurs et quatre trains sur dix avaient roulé en moyenne, selon la SNCF.
D'une même voix, les syndicats dénoncent aujourd'hui une gestion "catastrophique" de l'emploi alors que des trains sont supprimés dans plusieurs régions faute de personnel en 2016, année où la SNCF vise encore 1.400 suppressions de postes via des départs à la retraite non remplacés.
Outre une hausse générale des salaires, ils demandent des garanties "de haut niveau social" pour les cheminots dans les futures règles de travail communes au secteur ferroviaire, le volet socialement le plus délicat de la réforme votée en 2014, actuellement en discussion avec le gouvernement et les entreprises concernées.
Les discussions, qui concernent autant le transport de voyageurs que le fret, doivent fixer les règles d'organisation du travail et contreparties à la forte flexibilité demandée aux cheminots. Leur définition a des conséquences directes sur la productivité de la SNCF comme de ses concurrents privés.
- "Loin du compte" -
"Vous nous avez dit être intervenu auprès du gouvernement sur quelques points, mais nous sommes encore bien loin du compte", soulignent les syndicats, mécontents de la base proposée par le secrétariat d'Etat aux Transports, qui se donne jusqu'au 15 mars pour améliorer son projet de "décret-socle".
Les syndicats de cheminots dénoncent depuis plusieurs semaines l'"immobilisme" de l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP, qui regroupe la SNCF et ses concurrents privés), qui ne leur a toujours pas dévoilé ses propositions.
Avec ce préavis, "on entend envoyer un coup de semonce au gouvernement, à l'UTP et à la SNCF", explique à l'AFP Didier Aubert, le patron de la CFDT-Cheminots.
"L?issue de ces négociations va impacter les conditions de vie et de travail mais aussi la qualité et la sécurité du transport ferré (...) l?intérêt des cheminots, comme des usagers fret et voyageurs, est que les négociations aboutissent à des normes sociales de haut niveau", explique la CGT dans un dossier sur le sujet mis en ligne lundi.
Pour les usagers de la RATP, le 9 mars s'annonce également difficile puisque SUD (15,3%) a confirmé lundi qu'il appelait comme la CGT (30,4%) aussi à la grève ce jour là. Le 9 mars était la date initialement retenue pour l'ouverture des négociations annuelles obligatoires (NAO), finalement décalées de deux jours par la direction de la régie.
La CGT-RATP demande "300 euros pour tous" immédiatement et un relèvement de 3% du point servant de base au calcul des salaires, tandis que SUD réclame une hausse de 5%.
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