"Je présente des excuses pour les noms qui ont été prononcés à l'égard du président", a déclaré M. Beulin sur Europe 1.
M. Hollande a été accueilli au salon par des sifflets accompagnés d'appels à la démission et d'insultes - "connard", "fumier", "bon à rien", entre autres - lancés par des éleveurs en colère.
"Ça n'est pas respectable, ni pour la fonction, ni pour la personne", a affirmé le patron du premier syndicat agricole français, ajoutant toutefois que "les mouvements qui ont eu lieu tout au long du parcours du président, c'était tout simplement l'expression d'une colère, d'un désespoir".
Par ailleurs, M. Beulin a indiqué ne pas avoir été averti de l'intention de certains membres de la FNSEA d'Ile-de-France qui ont démonté le stand de l'Agriculture samedi matin, poussant les CRS à intervenir. Plusieurs manifestants ont alors été blessés.
"J'ai été prévenu au moment où c'est arrivé", a-t-il assuré, estimant qu'il n'est pour autant "pas débordé" par sa base syndicale.
"Les forces de l'ordre ont cru bon de charger un peu intempestivement et du coup ça a créé l'incident qu'on a vu", a-t-il expliqué.
Prédisant "des mouvements spontanés" durant le salon, M. Beulin a lancé un "appel au calme" à la veille de la visite lundi du Premier ministre, Manuel Valls.
Il s'en est en revanche pris aux dirigeants de la grande distribution, les accusant de tenir un double discours à la veille de la fin des négociations tarifaires annuelles avec leurs fournisseurs.
"J'entends depuis plusieurs jours des patrons d'enseigne la main sur le coeur qui viennent gentiment nous expliquer que tout va bien, qu'eux-mêmes vont prendre leurs responsabilités", alors que leurs groupes demandent en même temps "entre -4% et -8% sur tous les produits alimentaires", a-t-il dénoncé.
"Est-ce qu'on peut avoir une attitude aussi détestable?", a-t-il insisté, plaidant pour une évolution de la loi de modernisation de l'économie (LME), que M. Hollande a promis de réviser. Ce texte adopté en 2008 instaure la liberté de négociation des prix entre les centrales d'achat des grandes surfaces et leurs fournisseurs. Il est accusé de ne pas prendre en compte les intérêts des producteurs.
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