Quelque 15.000 personnes selon la préfecture, 50.000 selon les organisateurs, ont défilé dans le calme sur les axes Nantes-Rennes et Nantes-Vannes - entourant le périmètre du futur aéroport - avant de converger vers le Temple-de-Bretagne.
"Cette manifestation est importante pour montrer notre détermination et montrer aux politiques que nous sommes les plus nombreux", a lancé un porte-parole de la Coordination des opposants à l'aéroport, Dominique Lebreton, dans une allusion au référendum destiné à trancher ce dossier vieux de près d'un demi-siècle, dont Aéroports du Grand Ouest, filiale de Vinci, a été désigné concessionnaire.
"Nous avons le devoir de conserver ces terres et ces paysans pour produire l'alimentation de demain", a-t-il poursuivi, avant de faire scander à la foule "Vinci dégage!"
Cette mobilisation "est une réponse au Premier ministre qui a dit que le référendum devrait légitimer le projet. La réponse est non", a estimé l'eurodéputé écologiste José Bové, dans les rangs de la manifestation. "La seule solution, c'est que le président de la République déclare ce projet d'inutilité publique", a affirmé à la presse José Bové, qui a toutefois été pris à partie par quelques jeunes cagoulés qui l'ont qualifié de "traître".
"Ce projet de référendum peut être une énième entourloupe qui a une apparence démocratique mais on ne fait pas un référendum sur un dossier mensonger depuis le début", a dénoncé Françoise Verchère, coprésidente du Collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (Cedpa), sur une quatre-voies Nantes-Vannes fermée à la circulation et noire de monde sur plusieurs kilomètres.
Une chaussée où les opposants ont aussi joué de la musique, et qui a été "décorée" de gigantesques slogans et de dessins à la craie ou à la peinture : "le ciel aux oiseaux", un avion transpercé par une carotte d'une dizaine de mètres de long...
"On a jamais vu une mobilisation comme ça à Notre-Dame-des-Landes", s'est félicité Dominique Fresneau, coprésident de l'Acipa, l'une des principales associations d'opposants, qui a comptabilisé 60 cars de manifestants, venus de toute la France.
Alain Adriaens, lui, a fait le déplacement depuis Bruxelles, "parce que Notre-Dame-des-Landes est un symbole, on vous regarde de partout dans le monde", a-t-il expliqué.
- "Contre le bétonnage" -
Pour un autre manifestant, Jean Bernard, juché sur son vélo, la mobilisation "va bien au-delà" de la contestation de l'infrastructure aéroportuaire, "c'est tout un système qu'on veut combattre", explique-t-il.
"On voit bien qu'il y a une mobilisation citoyenne de toute la France. Quand Jean-Marc Ayrault veut le concentrer sur Nantes ou le bocage de Notre-Dame-des-Landes, on voit que c'est beaucoup plus vaste que ça et que les gens sont là pour soutenir les expulsés mais aussi pour un projet de société, contre le bétonnage des terres agricoles", renchérit Sylvain Fresneau, un agriculteur expulsable de Notre-Dame-des-Landes.
A l'origine, la mobilisation de samedi vise à combattre l'expulsion des 15 derniers habitants historiques de la zone prévue pour l'infrastructure, qui ont vu leurs derniers recours rejetés par la justice fin janvier.
Depuis cette décision, le président de la République a annoncé l'organisation d'un référendum et le Premier ministre Manuel Valls a dit son souhait de lancer les travaux dès octobre en cas de victoire du "oui". Mais ni la date, ni la question exacte, ni le périmètre de cette consultation, qui pose de complexes questions juridiques n'ont été tranchés.
En février 2014, au moins 20.000 personnes s'étaient rassemblées dans le centre-ville de Nantes pour dire non au transfert de l'aéroport nantais dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes, donnant lieu en parallèle à des violences et des dégradations. Les opposants avaient réussi une démonstration de force le 9 janvier, réunissant entre 7.200 et 20.000 personnes sur le périphérique nantais.
A Auch, une centaine de personnes ont également manifesté leur soutien contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, selon un correspondant de l'AFP.
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