Le communiqué publié par les ministres des Finances des pays les plus riches de la planète cite, parmi ces risques, "le choc d'une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne".
Cette mention, qui est faite dès le premier paragraphe du texte, souligne l'importance pour le G20 de cette question, qui sera tranchée par référendum le 23 juin.
"Les risques et vulnérabilités ont augmenté", déclarent les grands argentiers, évoquant outre le Brexit, "la volatilité des mouvements de capitaux, la chute des cours des matières premières, les tensions géopolitiques accrues et l'afflux de migrants dans certaines régions".
"Il y a des inquiétudes grandissantes" sur les perspectives économiques, même si les récentes turbulences des marchés "ne reflètent pas les fondamentaux de l'économie mondiale".
"Nous devons faire plus pour atteindre nos objectifs communs" d'une croissance "forte et durable", poursuivent les ministres. "Nous utiliserons tous les outils - monétaire, budgétaire et structurel - individuellement et collectivement" pour "préserver et renforcer la reprise".
Le texte insiste notamment sur la nécessité pour les grandes banques centrales de poursuivre leurs politiques déjà ultra-accommodantes.
"Les politiques monétaires continueront de soutenir l'activité et de garantir la stabilité des prix", mais elles ne peuvent à elles seules "conduire à une croissance durable", est-il écrit.
Parallèlement, la politique budgétaire, qui consiste pour les Etats à gonfler leurs dépenses publiques en vue de conforter l'activité, devra être mise en oeuvre "de façon flexible".
Enfin, "nous réaffirmons le rôle de politiques macro-économiques structurelles pour étayer nos efforts", ajoute le document.
Le G20 met par ailleurs en garde contre "une volatilité excessive et des mouvements désordonnés des taux de change", mais il ne cible pas explicitement les interventions de la Chine sur le yuan, objet d'une violente dépréciation l'été dernier puis à nouveau début 2016, ce qui avait relancé la crainte d'une "guerre des devises".
Le communiqué appelle néanmoins les grandes puissances "à se consulter étroitement" sur l'état des marchés des changes, théâtre de vives fluctuations, et réitère son appel à éviter des "dévaluations compétitives".
- Divergences -
Le G20-Finances s'était ouvert vendredi sur de nettes divergences entre Etats membres, après une violente charge du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble contre les politiques de relance.
Les relances budgétaires "ont perdu de leur efficacité" et les politiques monétaires ultra-accommodantes "pourraient devenir contreproductives" au vu de leurs potentiels effets pervers, avait-il martelé.
Les grandes puissances devraient plutôt se concentrer sur "leurs véritables tâches", les réformes structurelles, avait affirmé M. Schäuble, avant de railler "un modèle de croissance fondé sur l'endettement" nourrissant des entreprises "zombies".
A l'inverse, plusieurs membres du G20, Etats-Unis et Union européenne (UE) en tête, avaient élevé la voix pour défendre de nouveaux assouplissements monétaires et réclamer que les Etats en ayant la possibilité dépensent davantage pour appuyer l'économie mondiale.
"Les banquiers centraux ont indiqué (à Shanghai) qu'ils étaient prêts à en faire plus s?il le fallait", même si la politique monétaire "ne peut pas tout résoudre", a confirmé samedi à l'AFP le ministre français des Finances, Michel Sapin.
Certes, "personne ne demande un plan de relance budgétaire concerté au niveau mondial, contrairement à ce qui a pu être décidé en 2009" en pleine crise financière, a souligné M. Sapin. Pour autant, "nous demandons à ce que les pays dans une situation plus favorable" en profitent pour agir plus vigoureusement, a-t-il insisté.
Washington fait pression depuis plusieurs mois pour que les Etats qui disposent d'excédents les utilisent pour soutenir la demande, allusion à peine voilée à l'Allemagne.
Il peut y avoir "des réticences historiques et culturelles" de certains pays à laisser filer les dépenses publiques, a reconnu Michel Sapin, dans une évocation transparente de l'orthodoxie budgétaire de Berlin.
Mais "nous sommes dans une situation qui rend nécessaire l'utilisation de toutes les marges de man?uvre quand elles existent", a-t-il insisté.
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