Selon un premier sondage Ipsos Mori/Irish Times publié vendredi soir après la fermeture à 22H00 GMT des bureaux de vote et réalisé auprès de 5.260 électeurs, le Fine Gael (centre droit) du Premier ministre Enda Kenny obtient 26,1%, soit dix points de moins qu'aux précédentes élections de 2011.
Un autre sondage, publié samedi matin et réalisé pour la radio-télévision publique RTE auprès de 4.283 électeurs, donne une chute encore plus sévère du Fine Gael à 24,8% des suffrages.
Son partenaire travailliste est crédité respectivement de 7,8% et 7,4% des voix, soit une dégringolade de plus de 11 points imputée par les analystes à son incapacité à avoir préservé l'État-providence.
A l'inverse, le Fianna Fail (centre droit), qui avait été durement sanctionné aux précédentes élections alors qu'il était au pouvoir, ferait entre 4,5 et 5,5 points de mieux à 22,9%, selon le sondage Irish Times, et à 21,8% selon celui de la RTE.
Le parti nationaliste de gauche Sinn Fein de Gerry Adams gagne son pari de devenir le troisième parti du pays, avec 14,9% des suffrages selon l'Irish Times et 16% selon la RTE, en hausse de cinq ou six points.
Si ces estimations se confirmaient, trois scénarios semblent possibles: la reconduction du gouvernement de coalition formé par le Fine Gael et le Labour élargi à des personnalités indépendantes et des petits partis qui négocieraient leur soutien au cas par cas. La tenue de nouvelles élections. Ou la formation d'une coalition historique entre les deux partis ennemis de centre droit qui gouvernent alternativement le pays depuis 1932, le Fine Gael et le Fianna Fail.
Cette dernière option a jusqu'à présent été écartée par Enda Kenny mais était sur les lèvres de nombre de commentateurs samedi.
- Colère contre l'austérité et les partis traditionnels -
Le décompte des bulletins de vote doit commencer à 09H00 GMT mais il faudra sans doute patienter jusqu'aux premières heures de dimanche matin pour connaître les résultats définitifs.
Quelque 3,2 millions d'Irlandais ont voté vendredi pour élire 158 députés.
Aucun chiffre officiel sur la participation n'a été donné, mais la RTE estime que le taux de participation est relativement équivalent à celui des précédentes élections: 70%.
Signe du morcellement du paysage politique, les candidats indépendants, les petits partis (Verts, sociaux-démocrates...) et mouvements opposés à l'austérité rassemblent 28% des suffrages (+13 points par rapport à 2011), selon le sondage de l'Irish Times. La hausse est également constatée dans le second sondage.
Devant les bureaux de vote à Dublin, les Irlandais ne cachaient pas ne plus supporter les baisses de salaires, les nouvelles taxes introduites, sur l'eau notamment, ou les promesses non tenues des partis au pouvoir.
La possible sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est également venue renforcer les craintes d'instabilité qui nuirait à l'économie irlandaise perçue par beaucoup comme encore fragile.
"J'espère que quel que soit le ou les partis élus, ils feront l'intégralité de leur mandat (...) et pas que 6 ou 9 mois. Un gouvernement stable, c'est ce qui est important pour les années à venir", déclare à l'AFP Fergal, un quadragénaire.
Nombre d'Irlandais réclament que la reprise économique amorcée depuis 2013, essentiellement portée par les nombreuses multinationales américaines des secteurs de l'informatique et de la pharmacie qui profitent du faible taux d'imposition sur les sociétés pratiqué par le pays, se matérialise enfin dans leur quotidien.
Le produit intérieur brut (PIB) du pays a bondi de 7% sur les neuf premiers mois de 2015 -plus que la Chine sur la même période-, le taux de chômage était de 9,5% fin 2015 selon les chiffres officiels mais le nombre de familles vivant sous le seuil de pauvreté a explosé.
Les partis auront jusqu'au 10 mars pour s'entendre sur la constitution d'un gouvernement.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.