Les bureaux de vote, ouverts à 07H00 GMT, ont fermé à 22H00 GMT. Quelque 3,2 millions d'électeurs étaient appelés à choisir 158 députés.
Aucun chiffre de participation n'était disponible, mais vendredi après-midi la chaîne publique RTE estimait que le taux de participation était équivalent à celui des précédentes élections, qui s'était établi à 70%.
Dans une école de la baie de Dublin les électeurs se sont déplacés en famille pour classer par ordre de préférence 14 candidats, faisant campagne pour quatre postes de député.
"Il n'y aura pas de gouvernement. On va être de retour ici dans neuf mois", a prédit à l'AFP Briain Colgan, un architecte de 50 ans.
Richard, venu voter avec sa fille, s'attend à un gouvernement sans majorité formé par le Fine Gael avec, espère-t-il, des candidats indépendants et libéraux-démocrates.
Le dépouillement des votes doit démarrer samedi matin et les premières tendances doivent être dévoilées via un sondage de sortie des urnes publié par la RTE. Il faudra toutefois sans doute patienter jusqu'aux premières heures dimanche matin pour connaître les résultats définitifs.
- Rejet de l'austérité -
Le dernier sondage Red C crédite le Fine Gael de 30% des suffrages (soit six points de moins qu'aux élections de 2011), devant le Fianna Fail (centre droit, 20%, +2,6 points) et le Sinn Fein (15%, +5 points). Le Labour, au pouvoir avec le Fine Gael, s'effondrerait à 7% (-12,4 points), sanctionné pour n'avoir pas préservé l'État-providence.
Signe du morcellement du paysage politique, les candidats indépendants, les petits partis (Verts, sociaux-démocrates, etc.) et mouvements opposés à l'austérité rassembleraient quant à eux 28% des suffrages (+13 points par rapport à 2011).
Dans les rues de la capitale, le rejet de l'austérité va de pair avec celui des partis traditionnels, sur fond de crainte d'une possible sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne qui nuirait à l'économie irlandaise.
Jim, un auto-entrepreneur qui confie avoir voté "pour les indépendants et le Sinn Fein", estime que le gouvernement sortant "a bafoué toutes ses promesses".
Dean Murphy, un maçon au chômage de 30 ans, espère que "le Sinn Fein ira jusqu'au bout" et sera le premier parti d'Irlande.
Le parti nationaliste de gauche de Gerry Adams, dont la popularité est en forte hausse, espère conquérir le vote des jeunes et des classes populaires avec son discours anti-austérité, même si son passé sulfureux en Irlande du Nord engendre encore beaucoup de méfiance.
Nombre d'électeurs espèrent voir la reprise économique - le pays a connu une croissance de 7% sur les neuf premiers mois de 2015 - se matérialiser véritablement dans leur vie.
Pour d'autres, la question centrale porte sur l'avortement, un sujet sensible dans ce pays très catholique dont la législation continue de l'interdire même en cas de viol, de malformation du foetus ou de risques pour la mère.
"Ma femme et moi, nous sommes contre l'avortement donc nous ne voterons pas pour un candidat qui l'autoriserait, peu importe sa vision en termes d'économie", explique ainsi le sexagénaire Paddy accompagnée de son épouse. A l'inverse, Suzanne Handley, une comptable de 47 ans, est avant tout préoccupée "par les droits des femmes".
Trois scénarios semblent possibles : la reconduction du gouvernement de coalition formé par le Fine Gael et le Labour probablement élargi à des personnalités indépendantes et des petits partis, la tenue de nouvelles élections ou la formation d'une coalition historique entre les deux partis ennemis de centre droit qui gouvernent alternativement le pays depuis 1932 : le Fine Gael et le Fianna Fail.
Jeudi, le Premier ministre Enda Kenny a écarté cette dernière option.
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