Nommé à neuf reprises, "Mustang", ode à la liberté racontant l'odyssée de cinq soeurs adolescentes en Turquie, qui figure parmi les favoris, a reçu deux premiers prix, celui du meilleur premier film et celui du meilleur montage.
"C'est un immense honneur", a déclaré Deniz Gamze Ergüven, dont le film représente le France aux Oscars dimanche soir.
"La journée a très bien commencé: Can Dündar (rédacteur en chef du quotidien d'opposition Cumhuriyet) est sorti de prison ce matin. C'est l'équivalent du rédacteur en chef du Monde mais en Turquie. C'est un petit signal que certaines personnes en Turquie ne sont pas tout à fait des pions et que le libre-arbitre existe encore et qu'un tas de gens très libres sont encore parmi nous", a-t-elle ajouté.
Autre grand favori avec onze nominations, "Marguerite" de Xavier Giannoli, portrait d'une diva à la voix de casserole, a reçu trois premières récompenses, pour les costumes, le décor et le son.
Zita Hanrot, 26 ans, au bord des larmes, a été primée par le César du meilleur espoir féminin pour "Fatima", portrait sensible d'une femme de ménage immigrée, dans une compétition placée sous le signe de la diversité en pleine polémique sur les Oscars "trop blancs".
"Merci infiniment, merci à Philippe (Faucon, le réalisateur) pour ce rôle, pour ce film magnifique, pour ses films précieux et justes, sensibles, intelligents", a déclarée celle qui incarne dans ce film la fille aînée de Fatima, qui se lance dans de difficiles études de médecine.
Le jeune Rod Paradot, la voix coupée par l'émotion, a reçu le César du meilleur espoir masculin pour son rôle d'adolescent délinquant dans "La Tête haute" d'Emmanuelle Bercot, un film coup de poing.
"Le Petit Prince" de Mark Osborne, production majoritairement française, adaptation du célèbre conte de Saint-Exupéry, a remporté quant à lui le prix du meilleur film d'animation.
"Trois souvenirs de ma jeunesse", récit initiatique d'Arnaud Desplechin, avec onze nominations, la Palme d'or du dernier Festival de Cannes "Dheepan" de Jacques Audiard, sur le parcours en France de réfugiés sri-lankais et "La loi du marché", oeuvre cinglante sur le monde du travail, étaient également bien placés mais n'avaient encore reçu aucun César.
- Duel Lindon-Luchini -
Prix d'interprétation à Cannes pour son personnage de chômeur humilié dans ce film de Stéphane Brizé, Vincent Lindon, 56 ans, qui n'a jamais reçu de César malgré cinq nominations, fait partie des favoris pour le trophée du meilleur acteur.
Face à lui, Fabrice Luchini, 64 ans, qui n'a jamais remporté non plus cette récompense malgré quatre nominations, sera un adversaire de taille en magistrat bourru dans "L'Hermine". Un rôle qui lui a déjà valu le prix d'interprétation à la Mostra de Venise.
Le tamoul Antonythasan Jesuthasan, révélation de "Dheepan", pourrait aussi être un adversaire sérieux.
Pour les femmes, Catherine Frot, six fois nommée pour le César de la meilleure actrice mais jamais récompensée, fait figure de favorite pour son personnage de Castafiore tragi-comique dans "Marguerite".
"C'est un rôle unique, un personnage hors norme, assez rare et le pari est réussi", a-t-elle déclaré en arrivant.
La Franco-Algérienne Soria Zeroual, femme de ménage dans la vie, qui tient le premier rôle dans "Fatima" ou encore par l'actrice marocaine Loubna Abidar pour son rôle de prostituée dans "Much Loved", interdit au Maroc, sont aussi sur les rangs pour le César de la meilleure actrice.
Un César d'honneur est également remis cette année à l'acteur américain Michael Douglas qui en avait déjà reçu un en 1998.
"Pour moi la France est un pays extraordinaire. J'ai fait la connaissance de Catherine (Zeta-Jones, sa femme) à Deauville (...) Je suis très content", a déclaré la star sur le tapis rouge.
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