"Merci infiniment, merci à Philippe (Faucon, le réalisateur) pour ce rôle, pour ce film magnifique, pour ses films précieux et justes, sensibles, intelligents", a déclaré Zita Hanrot, 26 ans, au bord des larmes, en recevant le César du meilleur espoir féminin pour "Fatima", portrait sensible d'une femme de ménage immigrée.
Dans ce film, elle incarne avec justesse la fille aînée de Fatima, qui se lance dans de difficiles études de médecine.
Rod Paradot a reçu le César du meilleur espoir masculin pour son rôle d'adolescent délinquant dans "La Tête haute" d'Emmanuelle Bercot, film social coup de poing.
"Le Petit Prince" de Mark Osborne, production majoritairement française, adaptation du célèbre conte de Saint-Exupéry, a remporté quant à lui le prix du meilleur film d'animation.
Quant à "Marguerite" de Xavier Giannoli, portrait d'une diva à la voix de casserole, l'un des favoris nommé onze fois, il a reçu deux premiers prix, pour les costumes et pour le son.
Nommé à neuf reprises, "Mustang", ode à la liberté racontant l'odyssée de cinq soeurs adolescentes en Turquie, pourrait aussi avoir les faveurs des quelque 4.200 professionnels du 7e art votant aux César.
Dans une compétition ouverte, mais placée sous le signe de la diversité en pleine polémique sur les Oscars "trop blancs", la Palme d'or du dernier Festival de Cannes "Dheepan" de Jacques Audiard, sur le parcours en France de réfugiés sri-lankais, était aussi bien placé.
"Trois souvenirs de ma jeunesse", récit initiatique d'Arnaud Desplechin, avec onze nominations, et "La loi du marché", oeuvre cinglante sur le monde du travail, sont également parmi les favoris.
- Duel Lindon-Luchini -
Prix d'interprétation à Cannes pour son personnage de chômeur humilié dans ce film de Stéphane Brizé, Vincent Lindon, 56 ans, qui n'a jamais reçu de César malgré cinq nominations, fait partie des favoris pour le trophée du meilleur acteur.
Face à lui, Fabrice Luchini, 64 ans, qui n'a jamais remporté non plus cette récompense malgré quatre nominations, sera un adversaire de taille en magistrat bourru dans "L'Hermine". Un rôle qui lui a déjà valu le prix d'interprétation à la Mostra de Venise.
Le tamoul Antonythasan Jesuthasan, révélation de "Dheepan", pourrait aussi être un adversaire sérieux.
Pour les femmes, Catherine Frot, six fois nommée pour le César de la meilleure actrice mais jamais récompensée, fait figure de favorite pour son personnage de Castafiore tragi-comique dans "Marguerite".
"C'est un rôle unique, un personnage hors norme, assez rare et le pari est réussi", a-t-elle déclaré en arrivant.
La Franco-Algérienne Soria Zeroual, femme de ménage dans la vie, qui tient le premier rôle dans "Fatima" ou encore par l'actrice marocaine Loubna Abidar pour son rôle de prostituée dans "Much Loved", interdit au Maroc, sont aussi sur les rangs pour le César de la meilleure actrice.
"Mon combat, ce n'est pas seulement pour les prostituées, c'est pour les femmes musulmanes en général. On veut un peu de respect, on veut de la paix, on veut être des femmes normales", a-t-elle dit juste avant l'ouverture de la cérémonie.
Un César d'honneur est également remis cette année à l'acteur américain Michael Douglas qui en avait déjà reçu un en 1998.
"Pour moi la France est un pays extraordinaire. J'ai fait la connaissance de Catherine (Zeta-Jones, sa femme) à Deauville (...) Je suis très content", a déclaré la star sur le tapis rouge dont le père Kirk Douglas fêtera cette année son centième anniversaire. "Mon père et moi, on a fait 150 films en 80 ans", a ajouté l'acteur.
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