Le PSG a décidé "de préserver le groupe professionnel de tout trouble potentiel et a décidé de mettre Serge Aurier à la disposition du groupe d'entraînement de l'équipe du club évoluant en CFA à compter du lundi 29 février et jusqu'au dimanche 20 mars inclus", écrit le club de la capitale dans un communiqué.
La peine est mâtinée d'une sorte de travaux d'intérêt général puisque, pendant sa période en réserve, le joueur effectuera "différentes démarches en faveur de la Fondation Paris SG et du centre de formation du club", précise la formation triple championne de France en titre.
Coïncidence étrange ou plus sûrement stratégie de communication, l'annonce du club parisien est intervenue au moment même où la planète foot avait les yeux rivés sur l'élection de Gianni Infantino à la présidence de la Fifa.
Il s'agit d'une sanction relativement clémente, pour laquelle les propos de Blaise Matuidi ont pu peser, à moins qu'ils n'en aient annoncé la couleur. "On sait qu'il a fait une erreur mais, comme on dit, l'erreur est humaine", avait déclaré l'international français samedi dernier. "On a besoin de lui, que ce soit sur le terrain mais aussi en dehors".
- 'Le temps fait toujours son effet' -
Un licenciement semblait improbable, puisque le club se serait alors privé de 20 à 25 millions d'euros, ce que vaut le joueur sur le marché actuel, presque le double de sa valeur (environ 14 M EUR) à son arrivée à Paris en provenance de Toulouse à l'été 2014. Entre-temps, il est devenu champion d'Afrique des nations avec la Côte d'Ivoire et un des meilleurs latéraux d'Europe.
L'arrière droit ivoirien de 23 ans, qui a été reçu lundi par la direction du club pour un entretien préalable à toute sanction, était mis à pied depuis le 14 février après avoir qualifié son entraîneur Laurent Blanc de "fiotte", lors d'une séance de questions-réponses en direct avec des internautes dans la nuit précédente. Il y avait aussi égratigné des coéquipiers, en traitant Angel Di Maria de "guignol" et en jugeant Salvatore Sirigu "guez" (cramé, nul).
Blanc, se sentant trahi, avait dans un premier temps "très mal pris" ces propos et les avait considérés "pitoyables". Quelques jours plus tard, le ton s'était adouci: "Le temps fait toujours son effet", avait-il admis.
Déjà écarté pour les deux matches qui avaient suivi sa mise à pied, contre Reims (4-1 en Ligue 1) et Chelsea (2-1 en 8e finale aller de Ligue des champions), où il a été remplacé dans le couloir droit par Marquinhos, Aurier manquera donc la manche retour contre les Blues à Londres, prévue le 9 mars.
Les rencontres que le défenseur ratera sont, par ordre chronologique: Lyon (ce dimanche en L1), Saint-Etienne (Coupe de France), Montpellier (L1), Chelsea (C1), Troyes (L1) et Monaco (L1).
- Quarts de C1 en vue ? -
Il redeviendrait disponible pour le groupe professionnel à partir de la 32e journée de championnat et de la réception de Nice. Il pourrait alors dans cette hypothèse disputer un éventuel quart de finale de Ligue des champions (5-6 et 12-13 avril), l'objectif prioritaire du PSG.
L'épisode de la fameuse discussion sans filtre sur le réseau social Periscope, dans des vapeurs de chicha dégagées par son ami Mamadou Doucouré, avait fait l'effet d'une bombe du côté du club de la capitale en ce jour de Saint-Valentin, malgré les excuses du joueur.
Le club avait été révulsé par cette sortie jurant avec l'image de professionnalisme et d'élégance que cherchent à imposer les investisseurs qataris depuis leur arrivée aux commandes du PSG en 2011.
Pas de chance pour Aurier: c'était un récidiviste après ses insultes sur Facebook envers l'arbitre d'un match de Ligue des champions la saison dernière, qui lui avaient valu trois matches de suspension de la part de l'UEFA. Et pas de chance pour le club: le chaperon censé le cadrer était au moment des faits en vacances, comme l'avait révélé le quotidien Libération...
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