Ce dixième débat entre les candidats du "Grand Old Party" avait un relief particulier avant le "Super Mardi", rendez-vous du 1er mars où le vote simultané dans 11 Etats pourrait déterminer dans une large mesure qui portera les couleurs républicaines lors de l'élection présidentielle de novembre.
"Quel est votre projet ? Quel est votre projet ?": avec une virulence qu'on ne lui connaissait pas, Marco Rubio a dénoncé les approximations du magnat de l'immobilier.
Mais le jeune sénateur de Floride, qui espère s'imposer comme le candidat de l'establishment, s'est aussi ouvertement moqué de son adversaire qu'il a accusé de n'avoir quelques formules toutes faites à offrir, retournant avec habileté un reproche qui lui avait été adressé il y a quelque semaines. "Et maintenant il se répète : +Nous allons rendre l'Amérique forte. Gagner, gagner, gagner+", a-t-il ironisé.
Fort de ses trois victoires consécutives (New Hampshire, Caroline du Sud, Nevada), et de son statut de grand favori des sondages, l'homme d'affaires s'en est tenu à son argument favori: je gagne, le reste est sans importance.
Mais il a aussi montré des signes d'agacement, comme lorsqu'il a été interrogé sur sa fortune.
Le sujet est revenu sur le devant de la scène avec les déclarations de l'ex-candidat du parti Mitt Romney qui a affirmé que sa déclaration de revenus cachait peut-être "une bombe".
Exaspéré par les questions sur ce thème, il a esquivé : "Je sais que c'est bon pour l'audience, mais c'est un peu ridicule quand même", a-t-il répondu lorsqu'un journaliste revenait sur le sujet.
Tour à tour hâbleur, moqueur ou menaçant, le milliardaire a trouvé - au fil des mois - un style qui séduit une partie de plus en plus large - et diverse - de l'électorat républicain.
Il évoque désormais ouvertement l'hypothèse de rafler rapidement le nombre de délégués nécessaires pour décrocher l'investiture du parti à la convention de Cleveland, dans l'Ohio (nord), en juillet.
Sur la diplomatie aussi, les échanges furent vifs, même si parfois très éloignés de la géopolitique.
"Je suis un négociateur", a lancé M. Trump affichant sa volonté de trouver une issue diplomatique au conflit israélo-palestinien.
"Ce n'est pas un contrat immobilier!", a rétorqué, du tac-au-tac, Marco Rubio.
- "Quelqu'un peut-il m'attaquer ?" -
Mais c'est sur l'immigration que les échanges ont été les plus vifs.
"S'il construit le mur (entre les Etats-Unis et le Mexique) comme il a construit les Trump Towers, il va avoir recours à des clandestins !", a lancé le sénateur de Floride à l'encontre du favori des sondages.
"Taisez-vous, taisez-vous", a rétorqué ce dernier. "J?ai embauché des dizaines de milliers de personnes dans ma vie, vous n'avez jamais embauché personne".
M. Rubio est soucieux de donner une image de fermeté après avoir été accusé d'avoir fait volte-face sur ce sujet. Fils d'immigrés cubains, il avait soutenu en 2013 au Sénat un ambitieux projet de régularisations.
L'homme d'affaires de 69 ans a une nouvelle fois martelé sa volonté de construire un "grand" mur à la frontière avec le Mexique, dénonçant les propos de l'ex-président mexicain Vicente Fox.
Ce dernier s'est mêlé au débat jeudi en assurant qu'il n'entendait pas "payer pour ce putain de mur" et en appelant les Hispaniques vivant aux Etats-Unis à ne pas suivre ce "faux prophète".
"L'un est imposteur, l'autre est un menteur", a fini par lâcher la candidat Trump à l'encontre de Marco Rubio et Ted Cruz, les deux seuls qui semblent encore en mesure de viser la victoire finale.
Le neurochirurgien retraité Ben Carson et le gouverneur de l'Ohio John Kasich, qui porte un message moins sombre que ses rivaux sur l'état de l'Amérique, ont eu beaucoup de mal à se faire entendre.
"Quelqu'un peut-il m'attaquer s'il vous plait", a lancé le déconcertant neurochirurgien en fin de débat, semblant rire de son propre sort.
Un sondage Quinnipiac, publié quelques heures avant le début du débat, avait douché les espoirs de ceux qui, au sein du parti républicain, espèrent encore faire barrage au milliardaire.
Selon cette étude, Trump l'emporterait haut la main dans l'Etat de Marco Rubio, la Floride. Il raflerait 44% des voix parmi les électeurs républicains contre 28% seulement pour le sénateur Rubio.
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