Si la tendance se confirmait, il s'agirait de la première défaite politique du plus ancien président en exercice d'Amérique latine, qui, à la tête de la Bolivie depuis 2006, devrait alors quitter le pouvoir début 2020.
Les résultats officiels portant sur 91,1% des suffrages donnent 52,3% au non, contre 47,7% au oui, selon les autorités électorales.
Evo Morales, 56 ans, semblait pourtant encore optimiste mardi en milieu de journée : "Si nous gagnons, ce sera de peu, si nous perdons aussi", a-t-il dit, affirmant qu'"après dix ans (au pouvoir), la majorité continue de (nous) soutenir".
Dès dimanche soir, deux chaînes de télévision, s'appuyant sur des sondages sortie des bureaux de vote, avaient annoncé la victoire du non.
Dans ce pays où le vote est obligatoire, 6,5 millions de Boliviens, plus 300.000 à l'étranger, étaient appelés dimanche à autoriser leur président à briguer un quatrième mandat pour rester au pouvoir jusqu'en 2025.
"Nous allons patiemment attendre le coup de sifflet final du tribunal électoral (le TSE), nous sommes optimistes", avait déclaré lundi Evo Morales, promettant de "respecter les résultats" quels qu'ils soient.
Le TSE a annoncé qu'il pourrait donner les résultats définitifs après avoir dépouillé 90% des bulletins.
Avant le scrutin, l'ancien berger de lamas devenu le premier président amérindien de la Bolivie s'était montré serein face à une éventuelle défaite : "Je suis prêt. Avec un tel bilan (à la tête de la Bolivie), je retournerai heureux et content chez moi. J'adorerais être dirigeant sportif", avait-il confié au quotidien espagnol El Pais.
- "Respectez les résultats !" -
Depuis les premières estimations, le camp présidentiel n'a eu de cesse de qualifier ces chiffres de prématurés, misant notamment sur le comptage, effectué en dernier, des votes dans les zones rurales, plus favorables à Evo Morales.
Après l'annonce de la victoire du non par les médias, les opposants au président Morales ont organisé des fêtes populaires dans plusieurs villes, comme Santa Cruz (est) et Trinidad (nord-est).
"Ils ont demandé que le peuple décide et il a décidé, respectez les résultats !", avait clamé lundi sur Twitter Samuel Doria Medina, ex-candidat à l'élection présidentielle, vaincu à deux reprises par M. Morales.
Même si le oui l'emporte finalement, le résultat serré rendra le président "vulnérable aux attaques de l'opposition, qui cherchera à faire en sorte que son mandat ne se termine pas bien, pour l'empêcher" d'être à nouveau candidat à l'avenir, estime l'analyste politique Andrés Torres.
Il prédit "des batailles internes pour (lui) succéder". Mais ce sera "très difficile de trouver un successeur qui ait la même capacité de cohésion", prévient-il.
"Une partie du pays (...) a dit +assez+" à Evo Morales, juge aussi le politologue Jorge Lazarte.
Jusqu'à la semaine dernière, les partisans de la révision constitutionnelle étaient à égalité avec les opposants dans les intentions de vote. Mais des accusations de corruption à l'encontre de M. Morales ont contribué à largement avantager le non.
M. Morales est soupçonné d'avoir usé de son influence en faveur de son ex-compagne, Gabriela Zapata (28 ans), dont l'entreprise a signé des contrats avec le gouvernement pour des centaines de millions de dollars. Plusieurs enquêtes sont en cours.
Le chef de l'Etat, champion autoproclamé du socialisme du XXIe siècle, a nié : "Quel trafic d'influence ? Tout ça est un montage de l'ambassade des Etats-Unis !".
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