"On a informé la Commission européenne qu'on va temporairement déroger à Schengen", a indiqué lors d'une conférence de presse le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon, en référence aux règles de l'espace Schengen de libre-circulation.
Depuis plusieurs semaines, les autorités belges craignent un afflux de migrants aux abords du grand port de Zeebruges, d'où partent des ferrys pour la Grande-Bretagne. Les contrôles seront également renforcés dans la zone portuaire, selon M. Jambon.
"On veut éviter à tout prix des camps de tentes +à la Calais+ en Belgique. C'est une question de maintien de l'ordre", a déclaré M. Jambon.
Le ministre a justifié cette mesure par le démantèlement annoncé de la "Jungle" de Calais, que les migrants ont été sommés de quitter d'ici mardi soir par les autorités françaises.
Les milliers d'occupants des abris de fortune de ce camp ont obtenu un répit, le temps que la justice française rende sa décision sur la légalité de l'opération, probablement mercredi ou jeudi selon une source proche du dossier.
Mais "le démantèlement de ce qu'on appelle la jungle est possible", a expliqué le ministre belge, indiquant qu'il craignait que les migrants se dirigent vers le littoral belge, alors que "la saison touristique va bientôt commencer".
"On observe déjà un mouvement de migrants de transit. Hier, nous avons arrêté 32 personnes à Adinkerke", une localité situé du côté belge de la frontière, a expliqué M. Jambon.
"Le potentiel, ce sont des milliers de migrants. Pour la plupart, ce ne sont pas des demandeurs d'asile, ce sont des migrants de transit, ils ne veulent pas rester en France ou en Belgique mais voyager au Royaume-Uni", a-t-il poursuivi.
"On va contrôler la frontière à différents lieux stratégiques, sur des lieux utilisés par les passeurs et que la police a détectés", a-t-il expliqué.
Les contrôles ont en fait commencé lundi soir et se sont renforcés mardi. Ils atteindront leur plein effet mercredi, avec "quelque 250 à 290 policiers" belges sur le terrain chaque jour, a précisé le ministre.
On compte désormais sept pays membres de l'espace Schengen de libre-circulation à avoir rétabli des contrôles temporaires à leurs frontières (Belgique, Danemark, Norvège, Suède, Autriche, Allemagne, France) comme ils y sont autorisés dans des situations exceptionnelles.
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