Le président américain devait s'exprimer mardi à 10H30 (15H30 GMT) depuis la Maison Blanche sur le devenir de ce centre de détention ouvert en janvier 2002 par George W. Bush dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.
Il reste à ce jour 91 détenus dans cette prison qui en a accueilli près de 700 en 2003.
Certains d'entre eux pourraient encore être transférés dans des pays tiers dans les semaines ou les mois à venir.
Mais le principal obstacle est d'abord et surtout le sort qui doit être réservé aux détenus - probablement une quarantaine - jugés trop dangereux pour être remis en liberté mais dont l'inculpation se révèle extrêmement épineuse.
La Maison Blanche souhaite leur transfèrement du site situé sur l'île de Cuba vers le sol américain. Mais au Congrès, nombre d'élus républicains sont farouchement opposés à cette option, et le plan qui doit être remis mardi aux élus pourrait bien rester lettre morte.
L'an dernier, le Pentagone avait envoyé une équipe d'experts visiter des sites aux Etats-Unis susceptibles d'accueillir ces détenus au statut juridique extrêmement flou.
Parmi les lieux envisagés figurent le Consolidated Naval Brig de Charleston (Caroline du sud, sud-est), Fort Leavenworth (Kansas, centre) et la prison fédérale de haute sécurité de Florence (Colorado, ouest).
Si le Congrès bloque tout mouvement, l'exécutif américain pourrait être tenté d'agir par décrets. Mais la Maison Blanche est jusqu'ici restée évasive sur ce thème et la marge de manoeuvre juridique du président américain est incertaine et divise les experts.
- "Economies pour le contribuable" -
Certaines organisations de défense des droits de l'homme mettent par ailleurs en garde contre la tentation de pérenniser sur le sol américain un système de détention illimitée objet de toutes les critiques.
La solution consistant à simplement "changer le code postal de Guantanamo" n'est absolument pas satisfaisante, estiment-elles.
Parmi les détenus de Guantanamo, seuls une dizaine ont fait l'objet de condamnations par la justice militaire ou sont en attente d'un procès. Khaled Cheikh Mohamed, soupçonné d'avoir organisé les attentats du 11 septembre 2001, est l'un d'entre eux.
Le sénateur républicain John McCain, qui a ouvert la porte à l'examen du projet du président Obama par le Congrès, n'est pas opposé à la fermeture sur le principe mais veut des garanties pour s'assurer que ses détenus n'obtiendront pas de droits supplémentaires.
Dès sa campagne de 2008, Obama avait promis de fermer ce camp de prisonniers, jugeant incohérent de "conserver une prison que le monde condamne et que les terroristes utilisent pour recruter". Mais une fois dans le Bureau ovale, il s'est enlisé dans un imbroglio juridique et politique.
Depuis, il martèle inlassablement le même message, sans succès: "Elle coûte cher, elle est inutile, et elle n'est qu'un tract de recrutement pour nos ennemis", a-t-il lancé début janvier lors de son derniers discours sur l'état de l'Union devant le Congrès.
"Fermer Guantanamo d'ici la fin de l'année est possible", estime le New York Times dans un éditorial, appelant les républicains à dépasser une opposition "systématique et irréfléchie".
"Cela rendrait les Etats-Unis plus sûrs, contribuerait à restaurer le rang de l'Amérique comme défenseur des droits de l'homme et représenterait des millions de dollars d'économies pour le contribuable", ajoute-t-il.
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