A 52 ans, Alain Limon est l'unique salarié de l'Atelier à pâtes de Thiéfosse en Lorraine, au coeur du massif des Vosges (est de la France).
Mais la petite usine de fabrication artisanale, créée en 2012 par une professeur de français, envisage d'embaucher à nouveau face au succès de sa dernière création: les pâtes aux insectes.
"L'insecte, c'est la protéine du futur, de très haute qualité, bien assimilée par l'organisme et sans gluten", explique la fondatrice des lieux, Stéphanie Richard.
La petite fabrique produit quatre sortes de pâtes, toutes à base de farine de petit épeautre: grillon, criquet, grillon et criquet, ou grillon et cèpe.
"Il y a un petit goût de noisette grâce au cèpe et cela ressemble à des pâtes au blé complet d'un point de vue gustatif", précise la quadragénaire.
Stéphanie Richard travaillait à l'élaboration d'une pâte hyperprotéinée pour sportifs lorsqu'un producteur d'insectes lyonnais l'a contactée pour lui soumettre son idée.
Convaincue, elle a lancé la production de pâtes aux insectes pour les fêtes de fin d'année. Environ 500 paquets se sont écoulés en l'espace de quelques semaines.
- Succès de curiosité -
"Le produit a eu un énorme succès tant il a suscité la curiosité", se réjouit Mme Richard qui entame, face à la demande, sa deuxième production.
Dans sa machine, Alain Limon mélange la farine d'épeautre bio en provenance de Toul, la farine d'insectes (7%) et les ?ufs entiers.
La pâte brunâtre ressort alors sous forme de radiatori - des pâtes en forme de petit radiateur aux bords canelés -, fusilli, crêtes de coq, spaghettis ou penne. Il faut ensuite les sécher pendant 12 heures à basse température, avant de pouvoir les placer dans des sachets en papier craft. En une journée, l'ouvrier produit 180 à 200 kg de pâtes, toutes saveurs confondues.
A ses débuts, en 2012, Mme Richard produisait des pâtes nature aux ?ufs frais. Puis elle a diversifié sa production, estampillée 100% lorraine, avec des produits locaux tels que l'ail des ours, les orties, le safran ou le petit épeautre.
"Tout est produit en Lorraine", insiste-t-elle. Seule la semoule de blé dur, dont la culture est incompatible avec le climat de la région, est "importée".
Près de quatre ans plus tard, "ça marche tellement bien que nous pourrons bientôt embaucher une deuxième personne", affirme Stéphanie Richard, fière de sa production hebdomadaire, qui avoisine les 400 kg.
Elle ne compte pas s'arrêter là: l'entrepreneuse travaille à une nouvelle recette à base d'un fromage emblématique du nord de la France, le Maroilles, et souhaite aussi se lancer dans la fabrication de pâtes fourrées.
A un peu plus de 6 euros le sachet de 250 g, les pâtes aux insectes restent plus chères que des pâtes classiques, mais elle peuvent, souligne la créatrice, remplacer la viande pour les personnes qui n'en mangent pas - ou qui préfèrent les grillons.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.