Le délicat exercice de pédagogie auquel s'est livré le gouvernement lundi en assurant ne pas vouloir faire passer en force un texte âprement critiqué à gauche et parmi les syndicats, n'a pas convaincu les éditorialistes.
"Arrogance et fébrilité sont dans un bateau", commente un Michel Guilloux cinglant dans L'Humanité après que la ministre du Travail Myriam El Khomri eut fait "machine arrière" sur la question du recours au 49.3 pour faire passer sans vote le projet.
"Machine arrière toute !" pour le navire gouvernemental, constate donc Chloé Cohen dans Le Parisien/Aujourd'hui en France.
- 'Bond en arrière' -
Dans L'Opinion, Nicolas Beytout moque pour sa part "le tango de la réforme en France", estimant qu'"avec tout ce beau monde sur le reculoir, les débats parlementaires promettent malheureusement un joli bond en arrière".
De son côté, Le Figaro et son éditorialiste Paul-Henri du Limbert étrillent François Hollande et "son irrésolution" en lui faisant la leçon : "quitte à être mal aimé, autant l'être en se rendant utile..."
Car c'est le chef de l'Etat, depuis le Pacifique sud où il était en visite, qui "a rappelé à l'ordre son Premier ministre" afin qu'il cherche une majorité, rapporte Le Parisien.
Du coup, "Manuel Valls se retrouve bien en première ligne dans la guerre de tranchées qui se prépare sur la refonte du droit du travail", commente Stéphane Dupont dans Les Echos. "Plus seul et exposé qu'il ne veut bien le dire."
"Valls en mode démineur à Mulhouse", titre Libération après la visite du Premier ministre en Alsace, flanqué de Mme El Khomry et du ministre de l'Economie Emmanuel Macron. Le trio s'y est livré à ce que Stéphane Siret appelle dans Paris Normandie "une très belle leçon de rétropédalage".
"A un an de la présidentielle, une forte colère sociale serait désastreuse pour un président déjà en campagne", admet Raymond Couraud dans L'Alsace. "Mais, à force de reculer, c'est tout le système social à la française qui menace ruine."
Tout aussi pessimiste, Hervé Favre juge dans La Voix du Nord qu'"entre un projet de loi qui facilitera les licenciements économiques en diminuant le rôle d'appréciation du juge et un projet de convention chômage qui réduirait les droits des salariés licenciés, il y a cumul des mécontentements". Il en tire la conclusion que "ni l'(un) ni l'autre ne faciliteront la prolongation du CDD de François Hollande à l'Elysée !"
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