L'essentiel de la première séance a tourné autour du régime spécifique des intermittents du spectacle. Les partenaires sociaux doivent rédiger un document de cadrage fixant notamment des objectifs financiers, pour permettre ensuite à la profession de négocier ses propres règles.
Cette négociation parallèle débutera dès jeudi au Conseil économique, social et environnemental (Cese), sans la lettre de cadrage, que les partenaires sociaux espèrent boucler lors de leur prochaine réunion prévue le 8 mars.
La CGT a déjà prévenu: "si on nous dit que les 100.000 intermittents doivent faire un quart des économies du régime, soit 200 millions d'euros, c'est la guerre !", a annoncé Denis Gravouil, de la CGT Spectacle.
De son côté, le Medef n'a pas souhaité révéler ses intentions.
Sur le régime général, les négociateurs ne sont pas encore entrés dans le vif du sujet mais ont établi un calendrier, avec des séances les 8 et 24 mars, 7 et 28 avril et le 12 mai. Ils doivent trouver un accord au printemps pour permettre un agrément gouvernemental avant le 1er juillet, date de péremption de l'actuelle convention.
"Le Medef a l'air pressé mais aboutir en mai me semble irréaliste", a commenté Franck Mikula (CFE-CGC).
Les positions syndicales et patronales sont très éloignées, les uns réclamant une contribution accrue des entreprises sur les contrats courts et les autres voulant inciter davantage au retour à l'emploi.
"On ne parle pas la même langue", a résumé Véronique Descacq, de la CFDT, qui réclame un système de cotisations dégressives pour pénaliser les patrons les moins "vertueux".
Sur ce sujet qui fait consensus côté syndical, la CGT propose de trouver "entre 1 et 1,5 milliard de recettes nouvelles", notamment en surtaxant les contrats courts et en instaurant une contribution sur les ruptures conventionnelles.
"Les contrats courts, c'est un sujet qu'on ne peut plus laisser de côté", a renchéri Stéphane Lardy, de FO.
"Tous les sujets seront abordés", s'est contenté de répondre le négociateur du Medef, Jean Cerutti.
- Claquement de porte -
Face à un chômage record - 3,59 millions de chômeurs en métropole fin 2015 -, les syndicats s'opposent à toute baisse des droits des demandeurs d'emploi.
"Ce serait choquant à un moment où il n'y a pas d'emplois", d'autant que "ce n'est pas l'assurance chômage qui va ramener les chômeurs plus rapidement vers l'emploi", a estimé Franck Mikula. Le syndicaliste craint en outre que l'article du projet de loi El Khomri "sécurisant" les licenciements économiques pour les entreprises ne fasse affluer des demandeurs d'emploi supplémentaires.
Avant la négociation, le gouvernement avait appelé les partenaires sociaux à "tout faire" pour favoriser le "retour à l'emploi" et redresser les comptes. A règlementation constante, la dette de l'Unédic, qui gère l'assurance chômage, devrait atteindre 29,4 milliards d'euros fin 2016 et le gouvernement table sur 800 millions d'euros d'économies nouvelles cette année.
Mais, selon la CFDT, "la question de l'équilibre financier n'a pas été l'enjeu majeur de la discussion" de lundi.
Le Medef a lui-même mis l'accent sur la nécessité d'améliorer "l'accompagnement et la motivation des demandeurs d'emploi", Jean Cerutti estimant que "le rétablissement des comptes de l'Unédic serait une conséquence" de telles mesures.
Mais le patronat avance divisé. La première séance n'avait démarré que depuis 10 minutes quand l'UPA a claqué la porte.
L'organisation patronale des artisans et commerçants se sent "flouée" par la réforme de la représentativité patronale, issue d'un accord entre le Medef et la CGPME, qui figure dans le projet de loi El Khomri.
"Le gouvernement fait des petites affaires avec le Medef et la CGPME, c'est insupportable", s'est emporté Patrick Liébus. L'UPA compte revenir à la table des discussions si l'Etat amende son projet.
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