Le Premier ministre, son ministre de l?Économie et sa ministre du Travail devaient arriver à la mi-journée à Mulhouse. La première étape de leur visite doit les conduire sur le site de l'entreprise Solvay. Ils doivent rencontrer, selon Matignon, "des apprentis et des salariés ayant bénéficié d'un parcours de mobilité" avant une allocution de Manuel Valls.
Le trio doit ensuite visiter une agence Pôle emploi de Mulhouse avant un nouveau passage dans une entreprise, Protechnic, à Cernay.
Ce déplacement intervient à deux semaines de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi sur le Travail de Myriam El Khomri, dont la teneur suscite une vive réprobation à gauche et des appels à la modération jusque dans les rangs ministériels ce week-end.
"Il ne faut pas être sourd ni aveugle, on voit bien la montée des objections", a notamment déclaré Ségolène Royal, qui prône de "trouver le juste équilibre" entre flexibilité et sécurité. Marisol Touraine et Jean-Marc Ayrault ont insisté sur le "dialogue" nécessaire avec les parlementaires alors que Myriam El Khomri a laissé planer le doute sur l'utilisation de l'article 49.3 à l'Assemblée.
François Hollande lui-même a estimé dimanche, depuis Papeete, que "le mieux" serait de "trouver une majorité" pour cette réforme plutôt que de recourir au 49.3, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, comme lors de la loi Macron.
Manuel Valls poursuivra son ?uvre de pédagogie mardi matin sur RTL tandis que pour mercredi sont attendus les chiffres du chômage de janvier, les premiers de l'année 2016.
"Faisons évoluer le texte et nous aurons la majorité", a pour sa part prôné lundi matin le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui avait dit dès jeudi qu'il aurait "du mal" à voter ce texte "en l'état".
- "Erreur de communication" -
La ministre Myriam El Khomri planchera devant le bureau national du parti le 7 mars, deux jours avant le Conseil des ministres. Le texte sera discuté à l'Assemblée en avril.
Pour M. Cambadélis, "il y a un article, soyons clairs, qui est au c?ur de la polémique, c'est l'article 30 bis" qui redéfinit les conditions du licenciement économique".
Prédécesseur de Mme El Khomri, François Rebsamen a également pointé "une erreur de communication" sur le 49-3 et souhaite voir modifiés l'article sur le licenciement économique et celui sur les heures supplémentaires. "Ce texte mérite d'être amélioré et s'il est amélioré, je le voterai", a-t-il dit.
Mais à gauche, l'opposition est beaucoup plus virulente. "Ce n'est pas un gouvernement de gauche. C'est un gouvernement conservateur, réactionnaire, de droite très, très avancé", a notamment déclaré Jean-Luc Mélenchon pour qui, si cette loi est adoptée, les salariés devront venir au travail avec leur "sac de couchage" faute de temps de repos suffisant entre deux journées de labeur.
Pour le dirigeant du Parti de gauche, après la révision constitutionnelle déjà très contestée, ce projet de loi "sent la révolution de Palais. Peut-être que le vizir Iznogoud (Manuel Valls, NDLR) a monté un nouveau coup" contre François Hollande en cherchant à braquer une nouvelle fois la gauche à quatorze mois de l'élection présidentielle, a-t-il estimé.
Du côté syndical, la mobilisation commence à s'organiser. La CGT convie ainsi neuf syndicats mardi, afin d'échanger sur "l'analyse de la situation sociale, économique et politique" de la France.
Une pétition (http://loitravail.lol/) a été lancée à l'appel de militants syndicaux (CGT) et féministes, dont Caroline De Haas, et syndicaux (CGT), intitulée "Loi Travail: non merci". Lundi à la mi-journée, elle avait recueilli plus de 200.000 signatures.
Mais pour le député PS réformiste Christophe Caresche, "tous les partis sociaux-démocrates en Europe ont fait ce type de réforme, nous n'avons pas à raser les murs, à avoir honte parce que M. Mélenchon nous dénonce comme sociaux-traîtres".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.