Alors que l'élection à la tête de la Fédération internationale approche à grands pas (le 26 février à Zurich), le Suisse et le Français n'en ont toujours pas terminé avec leur marathon juridique et procédural.
La sentence en appel de la Fifa constitue une étape clef puisqu'en cas d'échec, les deux hommes, longtemps les personnages les plus puissants de la planète football, n'auront plus que la saisine du Tribunal arbitral du sport (TAS), la plus haute juridiction sportive, pour espérer être blanchis ou voir leurs sanctions réduites.
Blatter et Platini sont tombés en raison du paiement controversé, sans contrat écrit, de 1,8 million d'euros du Suisse au Français en 2011 pour un travail de conseiller achevé depuis 2002. Selon eux, ce versement constituait le solde de la rémunération pour la mission réalisée par le triple Ballon d'Or auprès du président de la Fifa entre 1999 et 2002, sur la base d'un accord oral.
- 'Gestion déloyale' -
Les magistrats de la Fifa, eux, les ont jugés coupables "d'abus de position", de "conflit d'intérêts" et de "gestion déloyale", écartant toutefois la charge de "corruption".
L'objectif de Platini, obligé d'abandonner la course à la succession de Blatter pour laquelle il faisait figure de grandissime favori, est désormais de blanchir son nom, de restaurer une image écornée et de récupérer au moins son fauteuil de président de l'UEFA.
Blatter lui, n'a plus grand-chose à espérer. A bientôt 80 ans (le 10 mars), sa carrière de dirigeant sportif semble derrière lui et il a déjà été remplacé par le Camerounais Issa Hayatou comme président intérimaire de la Fifa.
Entendus respectivement lundi et mardi derniers par la commission de recours de la Fifa à Zurich, Platini et Blatter se sont montrés plutôt satisfaits de leurs auditions. Ils ont notamment présenté un témoin commun, Jacques Lambert, à la tête du comité d'organisation de la Coupe du monde 1998 et actuel président de celui de l'Euro-2016, afin d'attester de la connaissance dans le milieu du football du prétendu contrat oral, le point central de la procédure.
"Cela a été une bonne audition, très bien menée par des gens sincères. Là, j'ai été écouté par des gens qui font partie de la famille du football", a expliqué Platini, qui avait boycotté sa convocation en première instance, estimant le procès déjà joué d'avance.
- 'Il n'y a rien là-dedans' -
Blatter, qui avait fui les journalistes à Zurich mardi, lui a emboîté le pas jeudi sur RMC et a assuré s'être "senti plus à l'aise avec cette commission qu'avec la commission d'éthique elle-même", dont la chambre d'instruction avait requis la radiation à vie contre lui et Platini.
"Un contrat peut être fait oralement. Platini est innocent. Comme moi. Il n'y a rien là-dedans. C'est une affaire comptable. Pas une affaire d'éthique. Il y avait un contrat qui existait. Et on doit l'honorer", a-t-il ajouté.
Même argument pour la défense de Platini, assurée par Me Thibaud d'Alès : "La vérité est d'une simplicité biblique, il y a ce contrat oral, du temps qui s'écoule, une demande de paiement formalisée par une facture émise selon les instructions de la Fifa et qui détaille le fondement de la créance, et un paiement par la Fifa."
Les ennuis des deux dirigeants pourraient toutefois ne pas s'arrêter là car la justice suisse s'intéresse également à eux : une procédure pénale équivalente à une mise en examen vise en effet Blatter, pour ce même paiement de 1,8 million d'euros mais aussi pour un "contrat défavorable à la Fifa" sur certains droits de retransmission télévisée des Mondiaux 2010 et 2014.
Dans le cadre de l'enquête de la justice suisse sur le versement de 1,8 million d'euros, Platini avait lui été entendu fin septembre sous l'équivalent du statut de témoin assisté.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.