Le 12 février, elle avait annoncé l'évacuation forcée d'un millier de migrants - jusqu'à 2.000 selon les associations - sur la partie sud s'étalant sur la moitié de la surface du camp où vivent 4.000 migrants dans la précarité.
"Elle sera démantelée de la même façon qu'on a dégagé la bande des 100 mètres, c'est-à-dire dans le calme avec l'aide des associations", a assuré dimanche lors d'un point presse au Centre d'accueil de jour Jules Ferry la préfète, Fabienne Buccio.
Les associations se sont insurgées contre ce nouveau démantèlement. Dans une lettre à Bernard Cazeneuve vendredi, elles avaient estimé les possibilités offertes aux migrants "très loin des besoins et problèmes rencontrés", et déposé un recours en référé devant le tribunal administratif, qui devrait se prononcer mardi.
"On fera tout pour éviter le recours à la force publique", a martelé la préfète dimanche. "Le démantèlement devrait commercer mercredi et la force publique ne sera pas engagée si chacun joue le jeu", a-t-elle ajouté.
Vendredi matin, Mme Buccio avait déjà insisté sur sa volonté de n'utiliser la force qu'en dernier ressort. Mais elle avait durci le ton le soir-même en prenant un arrêté "d'expulsion d'office" devant prendre effet mardi soir au plus tard, évoquant des "exactions" commises par des migrants, des "jets de projectile" contre des véhicules notamment.
"Nous sommes en capacité de proposer une solution humanitaire d'accueil pour tous les migrants actuellement à Calais", a affirmé la préfète.
Elle a rappelé les différentes possibilités des migrants évacués: les 102 Centres d'accueil et d'orientation (CAO) disséminés en France et le Centre d'accueil provisoire (CAP) inauguré en janvier près du centre Jules Ferry qui compte 1.500 places en conteneurs chauffés.
Selon elle, 2.600 migrants ayant transité par Calais ont déjà accepté de partir vers les CAO. "Sur ces 2.600 personnes, 80% ont demandé l'asile en France", a indiqué Fabienne Buccio. Quant au CAP, 1.200 de ses 1.500 places sont pourvues.
Le président (LR) de la Région, Xavier Bertrand, présent à la conférence de presse avec le maire de Calais, Natacha Bouchart, a estimé que c'est dans le CAP et le centre Jules Ferry "que l'on trouve de la dignité et de l'humanité et non à côté", dans la "jungle".
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