Dans un discours télévisé retransmis depuis son ranch familial dans l'ouest du pays, M. Museveni s'est dit "très content des Ougandais qui ont voté massivement", brocardant les dirigeants de l'opposition qui "ne sont pas des dirigeants mais des démagogues, des menteurs, qui parlent, parlent".
"Nous utiliserons la manière douce et la manière forte pour maintenir la paix en Ouganda, a-t-il lancé. Par manière douce je veux dire parler à la jeunesse, que ces hommes politiques criminels tentent d'utiliser. Mais on peut aussi utiliser la manière forte mais non-létale pour s'occuper des trouble-fêtes".
M. Museveni a été déclaré vainqueur samedi de l'élection présidentielle avec 60,7% des voix au terme d'une semaine marquée par la répression qui s'est abattue sur l'opposition.
Son principal adversaire, l'opposant historique Kizza Besigye, qui a récolté 35,3% des suffrages, a été interpellé deux fois depuis la tenue du scrutin jeudi, ses partisans ont été dispersés violement avant le vote et sa maison a été encerclée par la police à l'annonce des résultats.
M. Besigye a dénoncé une "parodie" d'élection alors que l'autre candidat de l'opposition Amama Mbabazi, arrivé troisième avec 1,4% des voix, a estimé que "les résultats annoncés ne représentaient pas la volonté du peuple ougandais".
Le président Museveni, 71 ans, a choisi une communication plus paisible. Des photos diffusées dimanche sur le compte Twitter du centre des médias du gouvernement (@UgandaMediaCent) le montrent portant son éternel chapeau rond à larges bords, marchant une canne à la main au milieu d'un troupeau de vaches à longues cornes et parlant à ses vachers, ou entouré de sa famille.
Le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 1986, est né dans une famille d'éleveurs de vaches de l'ouest du pays et a affirmé qu'il retournerait s'occuper de ses troupeaux s'il perdait le pouvoir.
Dans son discours, il a balayé les critiques sur la Commission électorale, dont l'impartialité a été mise en cause par les observateurs de l'Union européenne et du Commonwealth, et sur des "irrégularités" dans le scrutin évoquées par les Etats-Unis.Selon Washington, l'élection n'était "pas du tout en adéquation avec les standards internationaux et les attentes en matière de processus démocratique".
"Je n'ai de leçon à recevoir de personne, a-t-il lancé. Ces Européens ne sont pas sérieux". Il a écarté les accusations de fraude en affirmant que si elles étaient vraies, il aurait été déclaré vainqueur à Kampala, alors que la capitale est réputée acquise à l'opposition.
"Pourquoi avons-nous accepté de perdre là où nous pouvions frauder? C'est bidon", a-t-il estimé.
Le président, qui a fait de son pays un acteur incontournable dans la région, a été félicité par ses homologues kényan Uhuru Kenyatta, burundais Pierre Nkurunziza et somalien Hassan Sheikh Mohamud.
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