Cette visite présidentielle à Wallis, où le chef de l'Etat est attendu à 07H45 locales (19H45 GMT), sera la première depuis celle de Valéry Giscard d'Estaing en 1979.
Ce sera même la toute première visite d'un chef de l'Etat à Futuna, une île volcanique d'une dizaine de kilomètres de long, perdue au milieu du Pacifique sud et peuplée d'un peu plus de 3.000 habitants.
En campagne, le candidat Hollande avait promis de visiter, s'il était élu, les onze territoires d'outre-mer habités. L'engagement sera tenu avec cette étape et celle qu'il effectuera le lendemain en Polynésie française, où la dernière présence présidentielle remonte à Jacques Chirac en 2003.
A Wallis-et-Futuna, le président de la République visitera les trois royaumes traditionnels que compte l'archipel. Comme le veut la tradition, il y sera accueilli par leurs rois, désignés et révocables (l'un des trônes est vacant), et la cérémonie du Kava, un breuvage sacré à base de racines et de branches de poivrier broyées, diluées et malaxées.
En son honneur aussi, les habitants organiseront des KaïKaï, sortes de banquets traditionnels. Plusieurs dizaines de porcs seront alignés, selon la coutume, mi-cuits et recouverts de nattes, devant les palais royaux. Le plus gros lui sera symboliquement offert.
Les enjeux de cette visite seront essentiellement locaux. Les habitants attendent désespérément l'installation d'un distributeur de billets par la BNP ou l'arrivée d'équipements de dialyse...
Il en ira tout autrement de la visite que François Hollande effectuera à partir de dimanche soir en Polynésie où, au-delà de l'accueil avec forces colliers de fleurs et danses traditionnelles, il s'agira, selon l'Elysée, de "solenniser une relation avec la République un peu abîmée et froissée" lors du précédent quinquennat.
- Deux lundi 22 février -
Avec un "enjeu principal": l'indemnisation des victimes des 193 essais nucléaires que la France a conduits de 1966 à 1996 sur les atolls de Mururoa et Fangataufa.
Seuls une vingtaine de dossiers sur un millier ont fait l'objet d'une indemnisation, relève l'Elysée. François Hollande devrait ainsi apporter une "réponse politique" aux Polynésiens qui considèrent que ces essais sont la cause de nombreux cancers dans l'archipel.
Il devrait être aussi question de la "dette nucléaire", également surnommée "le milliard Chirac" (aujourd'hui 150 millions d'euros), une rente annuelle accordée par l'Etat à la fin des essais en 1996 mais dont le montant a été réduit à plusieurs reprises. Les élus polynésiens souhaitent qu'elle soit pérennisée.
Pour l'anecdote, le chef de l'Etat remontera le temps pour vivre deux lundis 22 février, le premier à Wallis-et-Futuna et le second, le lendemain, à Tahiti. La raison ? Il franchira à l'aller et au retour la ligne de changement de date qui passe entre les deux archipels.
Après un vol d'une dizaine d'heures, il entamera mardi la seconde partie de son périple par une visite au Pérou pour "saluer" le concours de ce pays au succès de la COP21, avant de rejoindre l'Argentine mercredi et l'Uruguay jeudi.
François Hollande entend y renforcer encore les liens scientifiques, universitaires et culturels avec le sous-continent. En témoigne la présence au sein de la délégation française du metteur en scène argentin Alfredo Arias, réfugié à Paris après avoir fui la dictature, ou de la femme de lettres Laura Alcoba, d'origine argentine également.
En revanche, et même s'il sera accompagné d'une délégation substantielle de responsables d'entreprises (Carrefour, Thales, Arianespace...), aucun accord économique ou contrat commercial ne devrait être signé lors de cette tournée sud-américaine, une entorse à la "diplomatie économique" chère au chef de l'Etat.
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