Le souverain recevra M. Kerry dans sa résidence d'Aqaba, au bord de la mer Rouge. Aucun détail sur le contenu des discussions n'a été communiqué, mais la Syrie devait être au centre des entretiens.
Début février, le roi Abdallah II, dont le royaume accueille des centaines de milliers de réfugiés syriens, avait prévenu que son pays avait atteint le point de rupture.
Les Occidentaux, notamment les Etats-Unis et l'Union européenne, tout comme Ankara, soutiens de la rébellion syrienne qui pose comme condition à une trêve l'arrêt des opérations des alliés du régime, exhortent de leur côté la Russie à cesser ses bombardements en appui à Damas, ceux-ci visant selon eux en premier lieu l'"opposition modérée".
A cet égard, John Kerry a plaidé samedi auprès de son homologue russe Sergueï Lavrov pour qu'un cessez-le-feu en Syrie soit mis en oeuvre le plus tôt possible, condamnant une nouvelle fois les frappes de l'aviation russe.
Le Kremlin a prévenu que la Russie, qui a déclenché ses raids aériens fin septembre, allait continuer d'aider Damas à combattre les "terroristes".
- Nouveaux bombardements turcs -
La guerre s'est internationalisée dans ce pays, rendant de plus en plus illusoire la "cessation des hostilités" prévue par un accord parrainé par les Etats-Unis et la Russie, les 11 et 12 février à Munich en Allemagne, et qui devait intervenir en principe vendredi.
Il y a une semaine, le conflit syrien a connu un nouveau rebondissement lorsque la Turquie a commencé à bombarder dans le nord du territoire syrien les positions des milices kurdes, qualifiées de "terroristes".
Samedi, les Turcs ont encore bombardé des positions kurdes dans le nord de la province septentrionale d'Alep, a déclaré l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La Turquie considère les milices kurdes syriennes comme des organisations "terroristes" proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui poursuit depuis 1984 une rébellion meurtrière sur le sol turc.
Moscou, qui soutient une participation des Kurdes syriens à des négociations de paix, a présenté vendredi devant le Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution visant à faire cesser les opérations turques en Syrie, mais celui-ci a été rejeté.
"Le Kremlin est préoccupé par la montée des tensions à la frontière syro-turque", a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qualifiant d'"inacceptables" les tirs d'artillerie turcs.
- Opposition affaiblie -
Début février, les forces gouvernementales syriennes ont déclenché une offensive d'envergure qui leur a permis de resserrer encore un peu plus l'étau autour des rebelles à Alep et de reprendre des territoires au nord de la ville, provoquant un exode massif de la population.
Samedi, les troupes du régime se sont emparées de 18 villages de part et d'autre d'un axe d'environ 40 km reliant l'est d'Alep à Raqa (nord), le fief du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, selon l'OSDH.
L'offensive du régime a affaibli la rébellion qui, après avoir conquis des territoires un peu partout en Syrie au début de la guerre, a vu ses capacités de plus en plus réduites ces derniers mois, devant également affronter l'EI.
La coalition chapeautant les principaux groupes de l'opposition a annoncé samedi qu'elle serait prête à une "trêve" proposée par les grandes puissances, à condition d'obtenir la garantie de l'arrêt des opérations militaires des alliés du régime.
"Il n'y aura de trêve que si tous les belligérants cessent le combat de manière simultanée, si le siège des régions et des villes est levé, si l'aide humanitaire est livrée à ceux qui en ont besoin et si les prisonniers" sont libérés, a affirmé dans un communiqué le chef du Haut comité de négociations (HCN), Riad Hijab.
Le conflit syrien, qui entrera le mois prochain dans sa sixième année, a fait en cinq ans 260.000 morts et poussé des millions de personnes à l'exil.
Les négociations sous l'égide de l'ONU entre le régime et l'opposition, suspendues le 3 février, sont au point mort.
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