"C'est un modèle, un personnage inoubliable. C'est l'humain, le bipède, préféré de ma vie. C'était à la fois un immense érudit et un très bon vivant", a raconté à l'AFP le réalisateur Jean-Jacques Annaud qui a adapté au cinéma en 1986 le célèbre roman "Le nom de la rose".
"Je me rappelle qu'un jour, j'entends un magnifique solo de flûte, c'était Umberto qui interprétait Vivaldi, a confié le cinéaste. Après, on est allés manger dans un bistrot du coin, des pâtes au fromage dont il s'est goinfré. C'était ça, Umberto. Un personnage d'une gaieté folle" qui "avait une sorte de gourmandise, de joie à patauger dans la connaissance".
"Umberto Eco s?intéressait à tout", a également souligné François Hollande, "car il pensait que tout est signe dans une société. Ce grand savant était aussi à l?aise dans l?histoire médiévale que dans les bandes dessinées qu?il fut l?un des premiers universitaires à défendre dans les années 1960".
"Jamais fatigué d?apprendre et de transmettre son immense érudition avec verve et humour", a encore dit le président de la République, "il était nourri des mythes et des sagesses du monde entier.
"C'est une conscience européenne qui nous quitte", a tweeté le Premier ministre, Manuel Valls, qui voit en lui "un immense conteur".
Pour Jean-Marc Ayrault, "Umberto Eco a incarné et perpétué le génie de l?Europe, du métissage des cultures, du dialogue entre les langues et les civilisations et du croisement des époques". "Il disait que la langue de l?Europe était la traduction et, tout au long de sa vie, il a été un infatigable passeur et un interprète de talent", a affirmé le ministre des Affaires étrangères.
"Umberto Eco était un grand intellectuel italien et européen, un créateur génial dont l??uvre a traversé les frontières du monde des lettres et des idées", a salué de son côté la ministre de la Culture, Audrey Azoulay. "Ses idées, son sens du récit et son écriture malicieuse resteront à jamais".
- 'Grazie mille Umberto' -
"Il était rond de chair, de coeur et carré d'esprit", se souvient Jean-Noël Schifano, qui a traduit depuis 30 ans tous ses romans en français. "Rondeur dans le contact, l'amabilité, l'écoute et en même temps carré dans la vivacité, les répliques, la captation des réalités. C'était le plus rond des hommes et en même temps le plus carré", a-t-il dit à l'AFP, évoquant aussi un grand francophile, qui récitait des tirades de Cyrano de Bergerac.
Sur Twitter, la mort de l'écrivain italien était le sujet le plus commenté en France.
"La culture européenne perd un de ses plus grands défenseurs. La somme de son ?uvre littéraire et universitaire sera son legs", a réagi Nicolas Sarkozy sur le réseau social. "Merci à Umberto Eco pour le bonheur de lire qu'il nous a donné. Et pour sa vision de l'Europe, la vraie, celle de la culture", a abondé son rival, le maire de Bordeaux Alain Juppé.
"Percevoir le sens, en tout, le donner à saisir, est-il plus grande urgence en ces temps de confusion et de manipulation?", a noté l'ex-ministre Christiane Taubira sur Twitter.
"Au Nom de la Rose, grazie mille ", a lancé Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement. L'ex-ministre de la Culture Fleur Pellerin a également dit "au revoir" à Umberto Eco dans un tweet en italien.
La maire de Paris Anne Hidalgo a salué sur son compte "un grand Européen", disant sa "profonde tristesse de voir partir ce romancier, philosophe, linguiste et humaniste universel".
"A Umberto Eco, on donnait un mot et ce mot faisait aussitôt lever dans son esprit 2 souvenirs, 3 histoires et 4 réflexions", a tweeté le journaliste Bernard Pivot.
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