Au lendemain de l'accord arraché à Bruxelles à ses homologues européens, le dirigeant britannique a réitéré que le Royaume-Uni sera "plus fort, plus en sécurité et plus prospère au sein d'une Union européenne réformée", lors d'une brève allocution devant le 10 Downing Street à l'issue d'un Conseil des ministres de deux heures.
"Nous sommes proches de l'une des plus importantes décisions de notre vie", a averti M. Cameron, qui joue là sa place dans l'Histoire.
Plaidant pour le maintien de son pays dans l'UE, il a souligné que cela "nous offre le meilleur des deux mondes", estimant que la quitter serait "un plongeon dans l'incertitude" et menacerait l'économie et la sécurité du Royaume-Uni.
La partie s'annonce délicate, les sondages donnant régulièrement un résultat très serré.
Si l'accord qu'il a négocié à Bruxelles a été accueilli avec scepticisme par la presse conservatrice, M. Cameron a reçu un appui de poids de sa ministre de l'Intérieur, Theresa May, eurosceptique notoire, qui s'est rangée dans la campagne pour le oui.
"L'UE est loin d'être parfaite et cet accord doit faire partie d'un processus permanent de changement et de réforme (...) mais pour des raisons de sécurité, de protection contre le crime et le terrorisme, de commerce avec l'Europe et d'accès aux marchés mondiaux, l'intérêt national est de rester membre de l'UE", a déclaré Mme May dans un communiqué.
- "Une occasion en or" -
Dans la foulée de la réunion du cabinet, cinq ministres ont annoncé leur volonté de faire campagne pour une sortie de l'UE, dont ceux de la Justice, Michael Gove, et du Travail Iain Duncan Smith, membres déclarés du puissant courant eurosceptique au sein du parti Tory.
Et une inconnue persiste: Boris Johnson, le truculent et populaire maire de Londres, candidat à la succession de David Cameron, n'a toujours pas annoncé sa position.
Du côté des eurosceptiques convaincus, comme le chef du parti europhobe et anti-immigration Ukip, Nigel Farage, la messe est déjà dite. "23 juin: une occasion en or. Battons-nous pour reprendre le contrôle de notre pays"! a-t-il tweeté après l'annonce de M. Cameron.
"Nous devrions nous méfier de ceux qui prétendent que quitter l'Europe conduit automatiquement au pays de Cocagne", a prévenu vendredi soir David Cameron. "Nous devons prendre du recul et examiner attentivement ce qui est le mieux pour la Grande-Bretagne, et le mieux pour notre avenir".
"Le 23 juin, personne ne va parler des spécificités de l'accord", prévient Anand Menon, professeur en politiques européennes au King's College de Londres. Les débats se focaliseront sur "l'immigration et la question sera +voulons-nous contrôler nos frontières ou pas?+".
L'accord, adopté après une journée d'intenses tractations vendredi, "renforce le statut spécial de la Grande-Bretagne dans l'Union européenne", selon le président du Conseil européen, Donald Tusk.
Mais cela sans "dérogation aux règles" européennes, a souligné François Hollande. "Il n'y a pas de révision prévue des traités et de droit de veto du Royaume uni sur la zone euro, ce qui pour la France était très important", a ajouté le président français.
"C'est un compromis équitable, qui ne nous a pas été facile sur chaque problème", a souligné la chancelière allemande Angela Merkel, en estimant que les partenaires de M. Cameron n'avaient "pas fait trop de concessions".
Le Premier ministre britannique s'est notamment flatté d'avoir obtenu de nouvelles restrictions sur l'accès au système d'aides sociales pour les migrants intra-européens, un sujet qui irritait notamment les pays d'Europe centrale et de l'Est, dont de nombreux ressortissants vivent au Royaume-Uni.
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