"Accord. Soutien unanime pour un nouveau pacte pour #UKinEU (le Royaume-Uni dans l'Union européenne, ndlr)", a tweeté le président du Conseil européen Donald Tusk vers 22H30.
"J'ai négocié un accord qui donne au Royaume-Uni un statut spécial dans l'UE", a lancé peu après le Premier ministre britannique sur le réseau social.
Les dirigeants des 28 réunis à Bruxelles depuis jeudi venaient tout juste de se retrouver autour d'une même table, après une journée de consultations tous azimuts, avec en mains un nouveau projet de compromis.
Une proposition "très équitable et équilibrée", "proposant une solution à chaque problème", de l'avis d'un responsable européen.
Depuis le 2 février, Donald Tusk d'un côté, David Cameron de l'autre, tentent de convaincre tous les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE d'accepter les nouveaux termes de l'adhésion de la Grande-Bretagne à l'Union, incluant des réformes sur l'immigration ou les questions de souveraineté.
Jeudi et vendredi les 28 étaient réunis à Bruxelles pour sceller un accord permettant ensuite à M. Cameron de faire campagne chez lui pour le maintien de son pays dans l'UE. Le référendum qu'il a promis pourrait se tenir dès cet été.
- Pugnace -
Avant le dîner, tête-à-tête et consultations entre dirigeants se sont succédé toute la journée. "Un éventail de problèmes est encore en jeu", confiait en fin d'après-midi un responsable britannique.
David Cameron a enchaîné les rencontres avec notamment M. Tusk, la chancelière allemande Angela Merkel, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, afin d'aplanir les divergences sur ses demandes de réformes, certaines controversées.
"Je ne conclurai un accord que si nous obtenons ce dont la Grande-Bretagne a besoin", avait martelé le dirigeant britannique, confronté à un fort courant eurosceptique au sein même du parti conservateur.
A Bruxelles, il a cultivé l'image d'un dirigeant pugnace face à ses partenaires continentaux, déterminé à faire mentir la presse britannique qui l'annonce déjà perdant.
Mais d'autres responsables européens semblaient eux aussi jouer une partition à l'adresse de leur opinion publique, tout en s'efforçant d'empêcher un "Brexit", la sortie "catastrophique" du Royaume-Uni de l'Union.
La Grèce avait alimenté le suspense à la mi-journée en menaçant de bloquer un accord avec M. Cameron si ses partenaires européens venaient à fermer leurs frontières avant la date du prochain sommet UE-Turquie consacré à la crise migratoire, prévu début mars.
L'arrivée de plus d'un million de réfugiés et de migrants en Europe l'an dernier a fait réagir certains pays de l'Europe centrale qui ont imposé des restrictions sur leurs frontières, jugeant Athènes incapable de gérer le flot.
- 'Pas de deuxième chance' -
"Le message est très clair. Il n'y aura pas de deuxième chance, c'est maintenant ou jamais", avait lancé le Premier ministre belge Charles Michel.
La Belgique se posait en rempart, avec la France et le Luxembourg, contre les exigences de M. Cameron d'avoir un droit de regard sur le renforcement de la zone euro, à laquelle Londres n'appartient pas.
Même si les électeurs britanniques restent partagés, la perspective d'un "Brexit" fait trembler l'UE, déjà ébranlée par une crise migratoire sans précédent depuis 1945.
La plupart des dirigeants soulignaient la difficulté de trouver un compromis sur la restriction des aides sociales aux migrants intra-européens voulue par M. Cameron. Une mesure très sensible pour les pays d'Europe de l'Est et centrale qui l'ont jugée contraire aux intérêts des centaines de milliers de leurs ressortissants installés outre-Manche.
Jeudi soir, M. Cameron avait réclamé devant ses 27 pairs un "accord crédible (...) qui soit assez fort pour persuader les Britanniques" de soutenir l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE. L'occasion se présente de régler le problème des relations entre Londres et le continent "pour une génération", avait-il fait valoir.
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