Dans son réquisitoire définitif, le ministère public demande également que soit jugé Fettah Malki, soupçonné d'avoir fourni une arme, des munitions et un gilet pare-balles au tueur. Il a requis le non-lieu pour un autre délinquant toulousain, Mohamed Meskine, qui était soupçonné d'avoir participé au vol du scooter.
"Le réquisitoire définitif tant attendu est sans surprise concernant Abdelkader Merah", a réagi Me Samia Maktouf, avocate de la famille d'Imad Ibn-Ziaten, la première victime de Mohamed Merah.
"Il est critiquable (...) que la procédure ait été centrée sur Abdelkader Merah et non sur des proches et amis, dont la complicité est pour certains avérée dans les attentats du 13 novembre. Nous regrettons vivement d?apprendre que ceux-ci, en fuite, certains d?entre eux en Syrie, ne seront pas au banc des accusés", a ajouté Me Maktouf.
Les frères Clain, Jean-Michel et Fabien, dont les voix ont été reconnues dans une vidéo de revendication des attentats de Paris, appartiennent à l'entourage des Merah.
"De nombreuses autres personnes auraient pu être jugées", a de son côté déclaré Patrick Klugman, l'avocat de la famille Sandler - un père et ses deux enfants assassinés par Merah.
"Le parquet semble opter pour une lecture restrictive des responsabilités encourues. C'est probablement pour éviter un procès fleuve dont la tenue et le cours aurait été incertains", a-t-il analysé, expliquant comprendre cette position.
L'avocat a vu dans ce réquisitoire "l'esquisse d'une jurisprudence en ce qui concerne toutes les personnes qui apportent leur concours aux terroristes par la fourniture de moyens, de cachettes ou d'armes et qui pourront se voir jugées du chef d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".
L'avocat d'Abdelkader Merah, Eric Dupond-Moretti, s'est refusé à tout commentaire.
Celui de Mohamed Meskine, Me Eric Plouvier, s'est réjoui du réquisitoire du parquet, qui réclame le non-lieu pour son client: "L'accusation reposait sur du sable. Elle s'effondre. Aucune preuve sérieuse n'était opposée à Meskine".
Si les juges choisissaient de suivre le parquet, l'Etat devra "payer ce qu'il doit à Meskine pour compenser la détention provisoire abusive décidée contre lui", a lancé Me Plouvier.
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