A 17h30, sur le réseau social twitter, l'artiste Mathieu Johann, très engagé aux côtés du maire François Brière durant la campagne des municipales de 2014 et adjoint à la communication et aux grands évènnements, a annoncé sa démission de son mandat d'adjoint au maire.
Après 3 mois d'acharnement de la part de @FrancoisBriere5, de son équipe, je démissionne de mon mandat d'adjoint au Maire à @villedesaintlo
— Mathieu Johann (@mathieujohann) 19 Février 2016
En l'espace de deux mois, à Saint-Lô (Manche), Mathieu Johann est le troisième adjoint au maire qui démissionnne de son mandat et le cinquième membre de la majorité à rejoindre l'opposition.
Le Communiqué de Mathieu Johann (reproduction intégrale)
A 17h24, le vendredi 19 février, Mathieu Johann a envoyé un communiqué pour expliquer sa décision.
"Après 21 mois d'un mandat douloureux mais passionnant malgré tout, j'ai décidé de démissionner de mon poste d'adjoint au Maire en charge des grands événements et de la communication.
Demain matin je posterai mon courrier à l'attention de Mr le Préfet de la Manche, le cœur lourd d'avoir été trompé, mais convaincu qu'il est urgent de siffler la fin de la récréation à la place du premier magistrat de la ville, incapable d'agir mais mettant tout en œuvre pour m’empêcher de travailler sereinement (il vient aujourd'hui d’interdire tout engagement contractuel de ma part) et me pousser à démissionner. Ce que j'ai vu est sidérant. Ce que j'ai entendu est bien pire encore.
Il est temps pour moi, sur les conseils de mes amis, de ma famille, de retrouver mon intégrité, ma liberté, après avoir essuyé tant de revers et de déception de la part d'un homme qui n’a finalement d’ambition que pour lui, et d'une équipe (en partie) tristement aveuglée par la stratégie d’un politicien, sans ambition pour son équipe et sans vision pour la ville de Saint-Lô. Je quitte l'équipe majoritaire avec une conviction. François Brière, n'avait qu'un seul projet pour cette mandature : tuer le père, en battant François Digard, l'homme qui lui avait pourtant tout appris. Le reste n’est que stratégie politique : hier partout, aujourd’hui disparu des écrans de contrôle. Stratégie politique, quand tu nous tiens.
Je voudrais m'excuser auprès de ceux qui ont cru, comme moi, que Francois Brière était l'homme providentiel, incarnant une politique nouvelle, audacieuse. Il n'est en fait qu'un leurre. J’avais promis, au travers de courriers adressés aux populations et amis des quartiers, que le Maire serait présent, à leur écoute. Il n’en est rien. Je leur avais écrit que François Brière ne leur mentirait pas, qu’il viendrait à leur rencontre. Deux ans après, trop tard, tout le monde a compris et personne n'est dupe : François Brière n'est jamais venu.
Pendant ces 21 mois, j'ai beaucoup travaillé avec fierté, avec passion sur les compétences que Francois Briere m'avait confiées : la communication de la ville de Saint-Lô et ses grands événements. J’ai été félicité pour les succès des nouveautés portées par nos services, mais aussi pour l'excellente gestion de mon portefeuille par le Maire en personne, et son délégué aux finances. Presque 150 000 euros par an ont été économisées et près de 90 000 euros par an de mécénats et de partenariats ont été signés.
Sans aucun projet politique, sans aucune feuille de route, sans aucune consigne, j'ai tout fait pour que notre ville rayonne, la passion de ma ville pour seul bagage. Des nouveaux rendez-vous plébiscités par les Saint-Lois ont vu le jour. La modernisation de la communication de la ville était un challenge. L'évolution a été mon maître mot. La gestion mon obsession. Les finances ma plus grande contrainte. Saint-Lô mon seul objectif.
Je quitte mon poste d’adjoint, la tête haute, fier de tout ce que j’ai pu organiser avec la complicité et le soutien d’hommes et de femmes formidables, au service de la collectivité. Sans eux rien n'aurait été possible. C’est à eux que je pense en partant. Je veux les remercier pour leur engagement et leur professionnalisme.
Je souhaite bon courage aux agents, méritants, aux collègues qui se reconnaîtront, que j’estime, et qui font de leur mieux pour porter la ville. Je les sais courageux, motivés et conscients que leur leader n’en a que le nom.
Pour terminer, je tenais à vous rappeler à tous le contexte, fraîchement actualisé, en rappelant simplement les faits et l’acharnement lâche et honteux dont je suis victime depuis fin novembre :
Aujourd’hui, 19 février : au travail, en pleine organisation et bouclage des projets « Fête de la musique » et « Fête de la Vire », le Maire ordonne à l’équipe dont je suis l’élu référent, de ne plus prendre aucun engagement financier. Tout est bloqué. Je ne peux plus travailler et achever les programmations de ces deux événements. C’en est trop.
15 février : Lettre ouverte signée Geraldine Paing diffusée aux médias. (Je ne réponds pas)
15 février : publication dans le journal Ouest France "Les élus rentrent dans la mêlée" avec Mme Belleguic, Mr Perrotte, Mr Goethals, Mme Paing, Mr Biré (réponse le 16 février)
14 février : Brigitte Boisgerault écrit au Maire pour lui demander de faire cesser les pressions sur elle. Gilles Perrotte lui déclarant "qu'elle ferait mieux de démissionner pour éviter les coups de mitraillette."
10 février : Le Maire publie un communiqué dans lequel il me désigne "leader" de la 5ème colonne. (réponse le 11 février).
2 février : Yves Biré se lâche au sein d'une réunion de la majorité "il n'a même pas son certificat d'études" (réponse le 3 février).
22 décembre : Conseil Municipal (le Maire explique qu’il n’est pas du tout d’actualité de me « virer »)
9 décembre : Motion de confiance au Maire envoyée à la presse, signée Géraldine Paing. Document reçu 10 minutes avant son envoi aux médias, je n’ai pas le temps d’en prendre connaissance qu’il est déjà diffusé. (Réponse le jour même).
26 novembre : Audit en cours à la Mairie. Annulation de mon entretien avec le Cabinet Territoire RH. (sans m'en avertir, bien sûr).
Je continuerai à siéger au sein du conseil municipal, mais dans son opposition, et me consacrerai à mes mandats de conseillers communautaires et départementaux, où j’exerce dans des conditions humaines, dignes et loyales.
Je ne lâcherai pas les Saint-Lois, ni cette ville que j’aime profondément et rappelle que je n’ai jamais attendu d’être élu pour cela.
Je vous joins mon bilan municipal, qui prouve, je l'espère, mon implication totale pour notre cité et j'en profite pour vous remercier, vous médias en tant qu'adjoint à la communication, pour le soutien sans faille que vous avez apporté à l'ensemble des manifestations organisées par la Mairie de Saint-Lô.
"Parfois résister c'est rester. Parfois résister, c'est partir", Christiane Taubira.
Merci à tous.
Mathieu Johann-Lepresle
Interview de Mathieu Johann-Lepresle
Il y a quelques jours, Tendance Ouest s'était entretenue avec Mathieu Johann.
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