Au départ de l'itinéraire des migrants vers le nord de l'Europe, la Grèce voit se préciser le risque que des milliers d'entre eux restent bloqués sur son territoire.
Le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras a donc lancé vendredi un ultimatum, demandant à tous ses partenaires de ne pas fermer leurs frontières jusqu'au 6 mars, date prévue d'un nouveau sommet UE-Turquie.
A défaut, la Grèce menace de bloquer les conclusions du sommet en cours à Bruxelles consacré également au Brexit.
Depuis le début de la matinée, l'Autriche n'admet plus que 80 demandeurs d?asile par jour sur son territoire, mais toujours 3.200 personnes en transit vers d'autres pays.
Au poste-frontière de Spielfeld, porte d'entrée en Autriche depuis la Slovénie, ce changement passe pour l'instant inaperçu en l'absence de toute arrivée de migrants depuis jeudi, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La Commission européenne a qualifié les quotas autrichiens de "clairement incompatibles" avec le droit européen.
La Commission soutient à bout de bras un plan d'action visant à endiguer le flux de migrants depuis la Turquie et pousse les Européens à s'entendre sur un mécanisme permanent de répartition, proposé par l'Allemagne. Ce plan reste "une priorité", a martelé le président du Conseil européen Donald Tusk à Bruxelles vendredi matin.
Bruxelles craint, après les restrictions décidées en Autriche, des réactions en chaîne dans les pays des Balkans, de la Macédoine à la Slovénie, par où transitent les demandeurs d'asile.
Mais "nous devons nous préparer" à un échec du plan d'action européen, avait justifié cette semaine le chancelier social-démocrate autrichien Werner Faymann pour expliquer le raidissement de sa coalition.
Il a également renvoyé la balle aux autres Etats membres et notamment ceux qui refusent ou n'acceptent qu'un nombre limité de demandeurs d'asile sur leur territoire: "Je dis clairement que si chacun en prenait autant que l'Autriche (...) cela ferait deux millions de personnes rien que cette année", avait-il fait remarquer à ses partenaires jeudi à Bruxelles.
- Arrivées en hausse en Italie -
Le Portugal a proposé vendredi d'accueillir jusqu'à 5.800 réfugiés, en plus du quota d'environ 4.500 déjà accepté par Lisbonne.
L'Autriche a enregistré 90.000 demandes d'asile l'an passé, représentant plus de 1% de la population de ce petit pays de 8,5 millions d'habitants et en faisant l'un des principaux pays d'accueil de la pire crise migratoire en Europe depuis la seconde guerre mondiale.
Elle a décidé de limiter à 37.500 le nombre de personnes cette année. Pour mettre en oeuvre cette décision, le pays a également décidé de renforcer ses contrôles à douze points frontaliers avec la Slovénie, l'Italie et la Hongrie.
Le quota journalier de 80 demandeurs d'asile est inférieur aux demandes enregistrées depuis le début de l'année: 250 par jour en moyenne.
Pour l'heure, "aucun migrant n'est arrivé depuis hier (jeudi) à 14H00 (13H00 GMT), en raison du mauvais temps", a confié à Spielfeld le porte-parole de la police locale, Fritz Grundnig, qui n'en attendait pas davantage pour la journée de vendredi.
Mais le patron de l'agence européenne aux frontières Frontex a indiqué vendredi à l'AFP s'attendre en 2016 à un flux d'arrivées aussi massif que l'an dernier, où plus de 900.000 personnes avaient traversé la mer Egée depuis la Turquie.
Il a également noté en janvier une hausse de 55% des arrivées en Italie depuis la Libye.
Un peu plus de 2.000 personnes sont arrivées sur les îles grecques durant la journée de jeudi.
Si l'affluence augmente de nouveau à la frontière autrichienne, au-delà des quotas prévus: "la frontière sera fermée", a prévenu M. Grundnig.
Mais pour ceux qui veulent continuer leur voyage vers l'Allemagne, les frontières autrichiennes restent encore largement ouvertes: 3.200 candidats à l'asile sont autorisés à transiter quotidiennement vers d'autres pays, soit un potentiel de plus de 950.000 migrants jusqu'à la fin de l'année.
L'Allemagne en a accueilli plus d'un million en 2015. "La chancelière allemande Angela Merkel s'est engagée à ne pas changer sa position (d'ici le 6 mars)", selon une source gouvernementale grecque.
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