Selon ce document, ces frappes et tirs ont conduit à la destruction totale de 12 de ces structures, alors que 81 membres du personnel médical ont été tués ou blessés.
"Après cinq ans de guerre en Syrie, les infrastructures sanitaires sont décimées", constate l'organisation non gouvernementale.
Lundi, des tirs de missiles ont encore visé cinq établissements médicaux, dont un soutenu par MSF, et deux écoles à Alep et Idlib, dans le nord du pays, faisant près de cinquante morts et de nombreux blessés, selon l'ONU.
Vingt-cinq personnes sont mortes dans la seule destruction de l'hôpital d'Idlib, selon un dernier bilan de l'ONG communiqué jeudi à l'AFP.
MSF ne dispose plus que de trois structures en propre en Syrie. Cinq de ses expatriés ayant été kidnappés à Lattaquié, dans le nord-ouest du pays, en janvier 2014 - puis relâchés quelques mois plus tard -, elle se limite à envoyer matériel et médicaments aux centres médicaux existants.
Dans son rapport, l'organisation chiffre à 7.000 les personnes mortes du fait de la guerre et à près de 155.000 les blessés qui ont été enregistrés en 2015 dans les seules structures sanitaires qu'elle soutient en Syrie. Un tel bilan est "particulièrement préoccupant" car "les 70 hôpitaux et centres de traitement de fortune bénéficiant d'une aide régulière de la part de MSF ne représentent qu'une petite part des structures médicales en Syrie", note-t-elle.
- Attaques à "double impact" -
Femmes et enfants représentent 30% à 40% des victimes, "laissant présager que les zones habitées par des civils ont constamment été la cible de bombardements aériens ou d'autres types d?attaques", relève MSF, qui dit ne pouvoir travailler sur le territoire contrôlé par le gouvernement syrien, faute d'autorisation.
Les pics de décès et de blessés enregistrés correspondent à "plusieurs grandes offensives militaires et à l'entrée des forces armées aériennes russes, françaises et britanniques dans le conflit en Syrie".
Dans son rapport, MSF pointe également quatre attaques dites à "double impact", qui frappent des secouristes ou des structures sanitaires peu de temps après une première attaque, alors que ceux?ci arrivent sur place ou que les blessés se rendent dans un centre de santé.
"L'obligation de protéger les civils contre les violences de guerre n'est pas respectée", alors qu'écoles, cliniques, mosquées et places de marché sont "délibérément" visées, ce qui constitue "une violation du droit international humanitaire", s'insurge MSF.
Quatre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Russie, France et Royaume-Uni) étant "activement engagés dans le conflit syrien via des frappes aériennes", cette "incapacité à mettre en oeuvre les résolutions" onusiennes "semble indiquer que ce sont leurs propres armées et alliés qui ne parviennent pas à appliquer ? ni à encourager leurs alliés à appliquer ? ces dispositions", déplore-t-elle.
Le 22 décembre, le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité une résolution enjoignant les différentes parties à respecter le droit international humanitaire et à cesser tout attaque sur des civils et des infrastructures civiles.
Outre les morts et blessés de guerre, l'ONG déplore des épisodes de "famine". Dans la ville assiégée de Madaya, dans la région de Damas, où aucun convoi de ravitaillement médical ni alimentaire n'a été autorisé à rentrer, 49 personnes sont mortes de faim entre le 1er décembre et le 29 janvier, affirme-t-elle.
Le conflit en Syrie a fait au total 260.000 morts et poussé des millions de personnes à chercher refuge hors du pays.
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