Les 28.000 bureaux de vote du pays devaient ouvrir à 07H00 (04H00 GMT). Mais dans la capitale, certains d'entre eux n'étaient pas encore ouverts cinq heures après l'horaire prévu, tout le matériel électoral n'étant pas arrivé, selon des journalistes de l'AFP.
A Kabalagala, un quartier du sud-est de Kampala, les urnes étaient arrivées avec du retard, mais les bulletins de vote n'étaient toujours pas disponibles en fin de matinée, a constaté une journaliste de l'AFP.
Agacés et nerveux, les électeurs y ont cassé des tables en les lançant vers la police, qui a appelé des renforts armés et en tenue anti-émeute, selon la même source. "Ce sont des élections, pourquoi amènent-ils des armes", criaient les gens.
"Comme vous pouvez le voir, on ne vote pas. Les gens sont là depuis très tôt ce matin et il ne se passe rien. On sait que c'est fait intentionnellement. Personne ne soutient Museveni et il le sait", a déclaré un des électeurs, Marius Nkata.
Dans le quartier de Ggaba, dans le sud de Kampala réputée favorable à l'opposition, la situation était identique, les gens étant fébriles et s'inquiétant de possibles fraudes.
La commission électorale s'est excusée pour ces retards sur Twitter. "Le vote a commencé dans tout le pays selon les rapports que nous recevons, mais il y a eu un peu de retard dans certains bureaux de vote à cause de problèmes logistiques qui ont été réglés", a déclaré à l'AFP son porte-parole, Jotham Taremwa.
Les bureaux de vote devaient fermer à 16h00, mais la commission a confirmé que toutes les personnes qui seraient dans les files d'attente avant cet horaire, seraient autorisées à voter.
Les résultats des élections sont attendus dans les 48 heures.
L'accès à l'internet était inhabituellement difficile à Kampala, où de nombreuses personnes se plaignaient d'avoir du mal à accéder aux réseaux sociaux, comme Facebook et WhatsApp, et les gens contournaient le problème en utilisant des logiciels de contournement (VPN).
Les électeurs ougandais doivent choisir leurs 290 députés et décider s'ils maintiennent ou non leur confiance à M. Museveni, âgé de 71 ans et en quête d'un cinquième quinquennat, face à sept autres candidats.
- Scrutin 'pas équitable' -
Les sondages prédisent une victoire dès le premier tour - avec 51% des voix - du chef de l'Etat, encore très populaire dans les campagnes, et qui bénéficie de la puissance financière et du savoir-faire électoral de son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM).
Mais l'opposition, même si elle n'a pas réussi à s'accorder sur une candidature unique, espère le pousser à un second tour inédit dans ce pays enclavé d'Afrique de l'Est, qui n'a jamais connu d'alternance politique pacifique depuis son indépendance en 1962.
Opposant historique et principal rival de M. Museveni, Kizza Besigye estime même être en mesure de l'emporter, quand bien même il a été battu au premier tour lors des trois derniers scrutins (2001, 2006, 2011). "Cette élection ne peut pas être libre et équitable, mais cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas la gagner", a-t-il déclaré mardi à l'AFP.
Chef du Forum pour le changement démocratique (FDC), M. Besigye avait affirmé par le passé qu'il ne se présenterait plus, estimant impossible un scrutin équitable, avant de changer d'avis.
L'opposition avait contesté les résultats des deux dernières présidentielles, remportées par M. Museveni avec 59% des voix en 2006 et 68% en 2011, en dénonçant des fraudes de la part du régime.
Ancien médecin personnel de M. Museveni à l'époque du maquis et plusieurs fois ministre, M. Besigye jouit d'une réelle popularité, notamment dans les villes et auprès de la jeunesse désenchantée du pays, victime d'un chômage de masse. Mais il n'a pas les ressources du NRM, que beaucoup accusent de clientélisme.
Premier ministre entre 2011 et 2014, avant de tomber en disgrâce et d'être limogé, Amama Mbabazi représente l'autre menace pour M. Museveni. Mais sa proximité passée avec le pouvoir est un handicap.
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