"Ils (nos alliés) nous demandent d'arrêter les tirs sur le PYD (Parti de l'union démocratique), d'arrêter les tirs sur les YPG (Unités de protection du peuple, les milices du PYD). Désolé, il n'est pas question pour nous d'arrêter", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours prononcé devant des préfets à Ankara.
"Nous n'accepterons jamais de nouveau Kandil (la base arrière du Parti des travailleurs du Kurdistan en Irak, ndlr) à notre frontière sud", a-t-il souligné.
Depuis samedi dernier, l'artillerie turque vise des positions tenues par les milices kurdes des YPG, qui ont profité de l'offensive des forces du régime de Damas dans la province d'Alep (nord), appuyées par les raids aériens russes, pour avancer jusqu'aux alentours d'Azaz.
Les Etats-Unis, l'Union européenne ou la France ont exhorté Ankara à mettre un terme à ces frappes, qui ont rendu très improbable la trêve censée entrer en vigueur cette semaine en Syrie et compliqué un peu plus la recherche d'une solution politique.
La Turquie accuse le PYD et les YPG d'être des organisations "terroristes" car proches du PKK, qui mène depuis 1984 une rébellion meurtrière sur son sol.
Elle redoute que leurs combattants, qui contrôlent déjà une grande partie du nord de la Syrie, n'étendent leur influence à la quasi-totalité de la zone frontalière avec la Turquie et y déclarent l'autonomie.
Lors de son intervention mercredi, M. Erdogan a une nouvelle fois sévèrement critiqué les Etats-Unis, qui soutiennent et arment les YPG dans le cadre de la lutte engagée contre le groupe Etat islamique (EI).
- 'Nous ou les Kurdes' -
"Ne sommes-nous pas les alliés des Etats-Unis au sein de l'OTAN ? Nous voudrions bien savoir: +ton allié, c'est nous ou ce sont le PYD et les YPG ?+", a-t-il lancé, "+si vous ne nous considérez plus comme des amis, alors s'il vous plaît dites-le clairement+".
"Il n'y a pas de bons et de mauvais terroristes", a insisté l'homme fort de Turquie.
M. Erdogan a aussi reproché aux Américains d'avoir rejeté son idée de créer une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie pour y accueillir les civils déplacés par les combats entre l'armée fidèle au président syrien Bachar al-Assad et les rebelles.
"Eh toi l'Amérique ! Tu n'as pas voulu de la zone d'exclusion aérienne et maintenant les avions russes pilonnent la zone et des milliers, des centaines de milliers de pauvres gens meurent", a-t-il accusé.
Plus tôt mercredi, le vice-Premier ministre Yalçin Akdogan a proposé de créer "une zone de sécurité de 10 km à l'intérieur de la Syrie qui inclut Azaz".
Lundi, la chancelière allemande Angela Merkel s'était déjà dite favorable à une zone d'exclusion aérienne en Syrie.
Réagissant à la proposition allemande, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a indiqué mercredi qu'un feu vert de l'ONU et du gouvernement syrien est indispensable pour la mettre en place.
Quelque 2,7 millions de Syriens se sont réfugiés sur le sol turc. L'offensive lancée plus tôt ce mois-ci sur Alep a provoqué un nouvel exode de civils vers la Turquie, qui a jusque-là refusé de les accueillir sur son territoire.
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