Le monde agricole a par ailleurs été marqué par le décès dans l'Aveyron d'une salariée de la chambre d'agriculture, poussée dans une mare sur une exploitation alors qu'elle procédait à une démarche de conseil, selon le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.
En attendant les détails de l'enquête, M. Le Foll n'a pas souhaité "faire de lien entre ce fait gravissime et le contexte que l'on connaît".
En Bretagne, selon un bilan de la préfecture de région à la mi-journée, environ 480 engins agricoles et une centaine de remorques venant de toute la région, mais aussi de la Manche ou de la Mayenne, participent à la manifestation rennaise, "une vitrine de la détresse du monde agricole", selon les organisateurs.
Selon la FRSEA, entre 500 et 600 engins agricoles sont mobilisés, la rocade rennaise étant fermée depuis 11H00 et jusqu'à 17H00.
Sur certains d'entre eux, les agriculteurs ont suspendu des pancartes ou des banderoles, proclamant "L'amour est dans le prix, partageons les marges", ou encore "Plein le cul des normes".
Sur un autre tracteur, une pancarte en faveur des éleveurs de porc, surmontée de deux drapeaux bretons proclame "Pour votre bien-être, mangez français!".
Un petit groupe d'une vingtaine de tracteurs s'est dirigé vers la préfecture de département, en dépit d'un engagement des responsables agricoles de ne pas quitter la rocade.
La manifestation répond à l'appel de la FRSEA (Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles) et des JA (Jeunes agriculteurs) de Bretagne, dont les représentants nationaux doivent rencontrer le Premier ministre Manuel Valls dans l'après-midi.
Le patron de la FNSEA Xavier Beulin devrait lui demander une baisse de 10 points des charges sociales, de 45 à 35%, une mesure chiffrée à 600 millions d'euros, pour permettre à l'agriculture française de redevenir compétitive face aux concurrents européens.
"Il faut qu'on obtienne des avancées sur les baisses de charges mais aussi des prix rémunérateurs", a déclaré à l'AFP Didier Lucas, président de la FDSEA des Côtes-d'Armor.
"On veut aussi que les banques jouent le jeu et réaménagent les prêts" consentis aux agriculteurs, "le temps que la crise passe", a ajouté Claude, un producteur de lait, en route vers Rennes.
- Pas de routes dépotoir -
Plus de 300 policiers et gendarmes sont déployés pour assurer la circulation des véhicules sur les déviations.
Pour les organisateurs, qui veulent faire de cette grande manifestation "une vitrine de la détresse du monde agricole" l'objectif est clair: maintenir la pression sur l?État et la grande distribution.
Les agriculteurs, à l'origine de nombreux blocages de centrales d'achat et de grandes surfaces ces derniers jours, demandent aux grandes et moyennes surfaces de sortir de la logique de la baisse des prix pour permettre aux producteurs de récupérer des marges.
De l?État, ils souhaitent aussi qu'il ?uvre à une simplification des normes, à la baisse des charges, mais aussi à la levée de l'embargo russe ou à l'étiquetage sur l'origine des produits, comme l'a rappelé lundi M. Beulin, alors que se réunissaient à Bruxelles les ministres européens de l'Agriculture.
Les organisateurs ont exhorté leurs troupes à manifester "dans le respect des biens et des personnes". "La rocade de Rennes ne doit pas devenir le dépotoir de la Bretagne: tout déchargement se fera sous la responsabilité pleine et entière du chauffeur", ont-ils averti.
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