"C'est vrai que le président m'a proposé hier (mardi) de prendre cette responsabilité, que j'ai acceptée", a-t-elle dit mercredi sur iTÉLÉ, laissant entendre que cette désignation serait "peut-être" annoncée dans la journée, au conseil des ministres.
Elle devait ensuite être notifiée par lettre à Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, cadre de la négociation internationale pour lutter contre le dérèglement climatique.
Ce mandat durera neuf mois jusqu'à la COP22 de Marrakech, prévue en novembre.
Le départ de Laurent Fabius, qui a à contre-coeur renoncé lundi à garder cette fonction, laissait la ministre en première ligne sur le dossier climatique.
L'ancien chef de la diplomatie, loué pour son rôle dans la préparation et l'obtention d'un accord historique en décembre à Paris, a jeté l'éponge devant la polémique créée par sa volonté de cumuler ce rôle avec la présidence du Conseil constitutionnel.
"A mon sens, il n'existe pas d'incompatibilité avec la présidence de la dernière phase de la COP21", a-t-il écrit à François Hollande. "Pour autant, compte tenu du début de polémique interne sur ce sujet, je juge préférable de vous remettre mon mandat de président de la COP", ajoute-t-il.
Mme Royal elle-même, une rivale politique de longue date, avait quelques jours avant estimé qu'il fallait "clarifier les règles du jeu" concernant le double rôle auquel il aspirait.
La nouvelle attribution de la ministre, officiellement "chargée des relations internationales sur le climat" la semaine dernière à la faveur du remaniement, laissait de toute façon entrevoir quelques grincements sur le partage des tâches.
- 'Travail lourd' -
En janvier 2015, au retour d'une COP20 de Lima parfois tendue, le rôle de chacun avait été défini en conseil des ministres : au ministre des Affaires étrangères la négociation multilatérale, à la ministre de l'Ecologie la représentation de la France et notamment la négociation au sein de l'UE.
Pendant la COP même, Mme Royal s'est beaucoup impliquée sur "l'agenda des solutions", les projets impliquant la société civile dans la lutte contre le réchauffement. En 13 jours, elle a participé à une centaine d'événements, parcourant quotidiennement 15 km de travées, lui indiquait même son podomètre.
On l'a vue accueillir au Bourget un à un les chefs d'Etat au côté de François Hollande, dînant aussi à l'Ambroisie avec Barack Obama.
Désormais présidente de la COP21, elle aura pour tâche de contribuer à lancer la difficile mise en oeuvre de l'accord de Paris.
L'accord, dans lequel 195 pays aux intérêts souvent divergents s'engagent à limiter le réchauffement climatique à 2 voire 1,5 degré, doit entrer en vigueur en 2020, mais il va falloir bien en amont anticiper, préciser et renforcer les mesures et principes adoptés.
"C'est un travail lourd, que j'ai commencé à faire", explique Mme Royal à l'AFP. "Il ne faut pas laisser retomber l'élan de l'accord".
Etape symbolique importante, le lancement du processus de signatures de l'accord, le 22 avril à l'ONU.
Mme Royal souhaiterait que les pays de l'UE se coordonnent sur les dates de signature et ratification, "pour que ça ait de l'allure", et un effet d'entraînement. François Hollande, qui participera à la cérémonie du 22 avril, devrait pousser à ce que ses homologues viennent eux aussi à New York.
Parmi les grands projets concrets, elle souhaite notamment donner une priorité à l'Afrique, dont elle recevra les ambassadeurs à Paris la semaine prochaine.
Le Maroc prendra le relais de la France, en organisant du 7 au 18 novembre la COP22 (22e "conférence annuelle des parties" à la convention de l'ONU sur le climat). D'ici là, outre la cérémonie du 22 avril, une session de négociation aura lieu en mai à Bonn.
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