"N'ayant à aucun moment été consulté sur les raisons qui ont motivé cette décision unilatérale et trouvant de telles pratiques inadmissibles, le club vient de signifier à la LFP son refus catégorique de se conformer à ce diktat, écrit-il dans son communiqué. Les portes du stade demeureront donc fermées à l'horaire décrété par les instances".
Le communiqué de Bastia suivait celui de la LFP annonçant la reprogrammation, décidée "à la demande de la préfecture de Haute-Corse".
Selon les règlements de la Ligue, le club risque d'avoir "match perdu par forfait 3 à 0", "dans l'hypothèse où le forfait est prononcé par la Commission des compétitions".
"En cas d'absence de l'une ou des deux équipes à l'heure prévue par les instances officielles, l'absence de l'une ou des deux équipes est constatée par l'arbitre un quart d'heure après l'heure fixée pour le commencement de la partie", détaille le règlement de la Ligue "La Commission des compétitions est ensuite automatiquement saisie de cette absence afin de juger de l'acquisition du forfait, ou de statuer sur l'existence ou non de circonstances exceptionnelles susceptibles de pouvoir justifier l'absence de l'une des deux équipes".
La demande de la préfecture d'avancer l'horaire du match s'inscrit dans un climat singulièrement tendu en Corse, depuis les incidents qui ont éclaté autour de Reims-Bastia (0-1) mettant en cause des supporters du club corse.
Avant le match, une vingtaine de supporters avaient lancé des engins incendiaires en ville, selon le procureur de la République. Après la rencontre, une dizaine de supporters bastiais ont lancé des fumigènes sur les forces de l'ordre. Les incidents se sont poursuivis au centre-ville, au cours desquels un manifestant de 22 ans a été blessé grièvement à un oeil. Ayant eu lieu à l'extérieur du stade, ils ne devraient toutefois pas donner lieu à une instruction de la commission de discipline de la LFP, qui se réunit jeudi.
Huit fans du SCB sont poursuivis pour "menaces, rébellion, outrage à personnes dépositaires d'une autorité publique". Sept d'entre eux, qui devaient passer lundi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Reims, seront finalement jugés le 22 mars. Le huitième a également été remis en liberté et sera jugé dans un mois par une juridiction pour mineurs.
- Incidents en série en Corse -
Des incidents ont également éclaté en Corse. Dimanche soir, un rassemblement de soutien au supporter blessé devant le commissariat de Bastia avait dégénéré avec jets de projectiles et cocktails Molotov. Un CRS avait été légèrement blessé à la tête.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait "condamné très fermement ces actes inadmissibles" et a appelé "les responsables du Sporting Club de Bastia à intensifier leur travail de lutte contre les dérives de certains de leurs supporters +ultras+".
Lundi soir, à Corte (Haute-Corse), quelques 500 personnes s'étaient massées devant la gendarmerie, lançant divers projectiles en direction des gendarmes mobiles.
Une seconde journée "Université morte" a été organisée mardi par les syndicats étudiants pour protester contre l'interpellation lundi soir de deux personnes lors de ces derniers incidents.
L'affaire a pris une tournure politique avec notamment les déclarations du président de la Collectivité territoriale de Corse, Gilles Simeoni, qui a mis en doute la "version officielle" concernant la blessure du supporter bastiais, Maxime Beux.
Selon le procureur de Reims, il a été grièvement blessé en fuyant des policiers après avoir dégradé l'une de leurs voitures. Ils "sont parvenus à le rattraper, l'ont fait chuter pour le neutraliser", et c'est en tombant la tête la première sur un poteau que l'homme se serait blessé.
"La victime elle-même" dit avoir été blessée par un tir de flashball, et "c'est ce que disent un certain nombre de témoins" également, a de son côté souligné M. Simeoni mardi sur France Inter.
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