Cette visite intervient au lendemain de la mort de près de 50 civils, dont des enfants, tués dans des bombardements --russes selon une ONG-- dans le nord du pays, des attaques fermement condamnées par l'ONU, l'Union européenne, Paris et Washington.
Les grandes puissances, de plus en plus impliquées dans le conflit en soutenant le régime ou l'opposition, se sont entendues vendredi sur un accord prévoyant une "cessation des hostilités" dans un délai d'une semaine ainsi qu'un accès humanitaire aux villes assiégées.
Mais depuis, non seulement le régime a poursuivi une offensive d'envergure, avec le soutien des frappes aériennes de la Russie, contre le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, et des groupes rebelles islamistes dans la province d'Alep, mais la Turquie a elle aussi lancé des bombardements dans cette même région, visant elle les milices kurdes.
Un responsable turc a en outre indiqué que la Turquie était favorable à "une opération terrestre" en Syrie mais uniquement aux côtés de ses alliés. "Il n'y aura pas d'opération militaire unilatérale de la Turquie en Syrie", a-t-il souligné.
Samedi, la Turquie avait déclaré qu'elle pourrait, avec l'Arabie saoudite, mener une intervention terrestre contre le groupe Etat islamique (EI) en territoire syrien.
Dans ce contexte de plus en plus compliqué, l?émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura devait rencontrer mardi à Damas le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem. Outre la trêve, ils doivent discuter de l'aide humanitaire aux localités assiégées et de la reprise des négociations le 25 février, a indiqué une source gouvernementale.
- Avancée kurde -
Des discussions de paix à l'initiative de l'ONU, avec la participation de représentants du régime et de l'opposition, ont débuté début février à Genève mais ont vite été suspendues, et M. de Mistura espèrent pouvoir les reprendre le 25 février.
"Si une organisation terroriste refuse le cessez-le-feu, qui lui demandera des comptes? Dans la pratique, parler (de cessez-le-feu) est difficile", a lancé lundi M. Assad, dont le régime qualifie de "terroristes" tout groupe armé qui le combat.
Le régime a lancé le 1er février une offensive d'envergure au nord d'Alep pour, selon M. Assad, couper les axes d'approvisionnement des rebelles --qui tiennent plusieurs quartiers d'Alep-- depuis la Turquie.
Il ne reste plus actuellement pour les rebelles retranchés qu'une route d'approvisionnement, à l'est de la ville, et s'ils devaient la perdre ils se retrouveraient totalement assiégés avec des milliers de civils.
L'offensive a poussé des dizaines de milliers de Syriens à fuir les combats, et se sont réfugiés tout près de la frontière turque qui leur reste cependant fermée.
Inquiète de l'avancée des milices kurdes syriennes, qu'elles qualifient de "terroristes", la Turquie a poursuivi mardi, pour la quatrième journée consécutive, ses bombardements contre leurs positions au nord d'Alep.
- 'Riposte résolue' -
L'artillerie turque a bombardé à l'aube Tall Rifaat, bastion rebelle tombé la veille aux mains des forces kurdes, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les Unités de protection du peuple (YPG) kurde ont récemment rapidement avancé dans la province d'Alep frontalière de la Turquie, profitant de l'affaiblissement des rebelles face à l'offensive de l'armée. Selon la presse turque, l'artillerie a bombardé d'autres secteurs des YPG.
Les Etats-Unis, également très impliqués dans le conflit puisqu'ils sont à la tête d'une coalition internationale contre l'EI, ont exhorté lundi la Russie et la Turquie à éviter toute escalade.
Moscou a dénoncé les "actions agressives" de la Turquie en Syrie qui s'apparentent, selon elle, à un "soutien non voilé au terrorisme international".
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a répliqué en accusant la Russie de mener des bombardements "barbares" et lâches". Si elle continue, "nous lui opposerons une riposte extrêmement résolue", avait-il averti la veille, comparant les opérations de Moscou à celles de l'EI.
La Syrie est ravagée depuis près de cinq ans par une guerre qui a fait plus de 260.000 morts, poussé des millions de personnes à l'exil et entraîné le morcellement du pays.
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