Air Méditerranée "a été mise en liquidation. Il n'y a pas de repreneur", a déclaré à l'AFP le président du tribunal de Commerce Jean Baseilhac, qui vient de prendre ses fonctions en Hautes-Pyrénées.
M. Baseilhac a informé qu'"il n'y avait plus qu'un candidat", sur deux, à la reprise de la compagnie qui avait demandé à être placée en liquidation judiciaire il y a un an pour pouvoir poursuivre son activité.
Conséquence de la liquidation, 130 passagers se sont trouvés immobilisés lundi soir sans aucune solution à l'aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle, après l'annulation d'un vol à destination de Tarbes, a-t-on par ailleurs appris de source aéroportuaire.
La décision mise en délibéré avait été reportée à deux reprises depuis décembre car "les deux candidats n'avaient pas les financements qui permettaient de continuer", a encore indiqué M. Baseilhac.
L'un des deux repreneurs potentiels, l'homme d'affaires algérien proche du président Abdelaziz Bouteflika Ali Haddad, n'a pas mené le dossier jusqu'au bout.
L'autre resté en lice, un ancien pilote, Antoine Bru, qui avait tenté de remonter AOM/Air Liberté dans les années 90, s'était associé au Gersois Jacques Defemme du cabinet CGFI d'investissement financier.
Ils n'avaient pas le financement nécessaire. "Nous avions tout fait pour étendre le délai; le tribunal a tout fait pour que cette opération puisse se réaliser", a indiqué M. Baseilhac. "C'est extrêmement dommage".
-Un projet d'environ 8 M EUR-
"Globalement, c'était un projet de quelque 8 millions d'euros", a-t-il précisé.
En conséquence, "l'administration judiciaire a demandé la mise en liquidation, appuyée par le procureur", a souligné le président du tribunal, indiquant que "les choses étaient désormais prises en main par le mandateur liquidateur".
Interrogé à son tour, l'administrateur judiciaire Me Christian Caviglioli n'a pas souhaité s'exprimer. "Je ne souhaite pas m'exprimer sur les décisions du tribunal", a déclaré à l'AFP M. Caviglioli, connu pour être intervenu dans le dossier Spanghero (entreprise accusée de vente frauduleuse de viande de cheval en 2013).
Fondée en 1997, Air Méditerranée avait dû se résoudre à se restructurer fin 2011 pour réduire ses coûts face à la concurrence de compagnies d'Europe de l'Est.
Cela s'était traduit à l'époque par le départ volontaire de 61 personnes. La compagnie, au départ essentiellement des vols charters, emploie actuellement 220 salariés pour des activités de lignes régulières.
Elle assurait des destinations dans plusieurs pays d'Afrique et en Israël. Elle n'a pas résisté aux autres compagnies low-cost pour la France et à l'étranger, au Printemps arabe qui a fait baisser la fréquentation touristique en Afrique du Nord, une de ses zones de couverture.
Air Méditerranée louait aussi ses avions à des compagnies internationales charter mais également régulières telle Air Algérie.
Fin septembre 2013, la compagnie accusait un résultat net déficitaire de 18,9 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 411 millions, selon le site infogreffe.
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