L'audition du Français sera suivie mardi par celle de Joseph Blatter, président démissionnaire de la Fifa, frappé de la même sanction.
L'ancien capitaine de l'équipe de France, arrivé à 11h30 au siège de la Fédération internationale, en est sorti vers 20h00, se disant "content de la manière dont ça s'était passé".
"Cela a été une bonne audition, très bien menée par des gens sincères. Maintenant on verra comment ça se passe. Là j'ai été écouté par des gens qui font partie de la famille du football", a-t-il ajouté alors qu'il avait boycotté son audition devant la justice interne de la Fifa en première instance, estimant le procès déjà joué d'avance.
Platini, accompagné de son avocat Me Thibaud D'Alès, a notamment présenté deux témoins, Jacques Lambert, actuel président du Comité d'organisation de l'Euro-2016, et Angel Maria Villar Llona, vice-président de l'UEFA, pour prouver l'existence du fameux contrat oral passé entre lui et Joseph Blatter.
Platini et Blatter, jusqu'ici les personnages les plus puissants de la planète football, sont en effet tombés en raison du paiement controversé de 1,8 million d'euros du Suisse au Français en 2011 pour un travail de conseiller achevé en 2002 sans contrat écrit. Selon eux, ce versement constituait le solde de la rémunération de cette mission réalisée par l'ex-triple Ballon d'Or auprès du président de la Fifa entre 1999 et 2002 sur la base d'un accord oral.
Les magistrats de la Fifa les ont eux jugés coupables "d'abus de position", de "conflit d'intérêts" et de "gestion déloyale", écartant toutefois la charge de "corruption".
- 'Je m'en fous d'être fini politiquement' -
"S'ils (les membres de la commission de recours, ndlr) pensent qu'il y a eu un accord oral, tout s'effondre, il n'y a rien du tout", a expliqué Platini lundi.
Cette suspension a été lourde de conséquences pour Platini: il a abandonné la course à la succession de Blatter, faute de temps pour épuiser tous les appels possibles avant le scrutin. Lorsqu'il s'était déclaré le 29 juillet 2015, l'ancien meneur de jeu de l'équipe de France faisait figure d'ultra-favori de ce scrutin prévu le 26 février.
Aujourd'hui, il doit laisser cinq candidats en découdre en son absence: le président de la Confédération asiatique, Cheick Salman, le secrétaire général de l'UEFA Gianni Infantino, l'homme d'affaires sud-africain Tokyo Sexwale, le prince jordanien Ali et l'ancien secrétaire général adjoint de la Fifa Jérôme Champagne.
L'objectif de Platini est désormais de blanchir son nom, de restaurer une image écornée et de récupérer au moins son fauteuil de président de l'UEFA. L'instance européenne a d'ailleurs annoncé le 22 janvier qu'elle n'organiserait pas d'élection à sa tête tant que le Français n'aurait pas épuisé toutes les voies de recours.
"Je me bats pour aller contre l'injustice de gens qui m'ont enlevé mon travail (de président de l'UEFA, ndlr) et j'espère retourner au bureau dès que la décision sera rendue, retravailler le plus vite possible et préparer l'Euro", a-t-il ainsi affirmé en quittant le siège de la Fifa.
S'il n'obtient pas gain de cause, le Français se tournera vers le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, plus haute juridiction sportive.
"Si le TAS dit quatre ans (de suspension, ndlr), je dirai au revoir et je ferai autre chose, a-t-il indiqué. Je m'en fous d'être fini politiquement. Je veux me battre contre l'injustice. Ca va, j'ai fait le tour. Ce n'est pas la Fifa et l'UEFA qui sont les patrons du football. Le football c'est une flamme, un jeu magnifique, des enfants. Je pourrai toujours m'occuper des enfants, taper dans un ballon et ça n'appartient ni à la Fifa, ni à l'UEFA".
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