Washington, qui est présent militairement en Syrie via sa coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI), mise depuis fin 2015 sur un processus diplomatique avec les autres puissances mondiales et régionales pour trouver une sortie de crise au conflit: un accord international a ainsi été conclu jeudi soir à Munich, en Allemagne, sur une hypothétique "cessation des hostilités" dans les prochains jours, une "pause" pour ouvrir des couloirs humanitaires vers les villes syriennes assiégées.
Mais l'intensification des combats dans le nord laisse peu d'espoirs que cette trêve intervienne en fin de semaine, comme le prévoit l'accord munichois du 11-12 février du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG).
Ainsi, l'ONU a condamné lundi des tirs de missiles qui ont "tué près de 50 civils, dont des enfants et fait de nombreux blessés" dans "au moins" cinq hôpitaux et établissements médicaux, dont l'un soutenu Médecins sans frontières (MSF), et deux écoles à Alep et Idlib. Le secrétaire général Ban Ki-moon a tonné contre "des violations flagrantes du droit international", selon son porte-parole Farhan Haq.
Même virulence du côté du département d'Etat qui a condamné des "frappes aériennes conduites à et autour d'Alep contre des cibles civiles innocentes, notamment un hôpital administré par MSF et l'hôpital pour femmes et enfants de la ville d'Azaz". Le porte-parole John Kirby s'est indigné de "la brutalité du régime Assad" qui met "en doute la volonté et/ou la capacité de la Russie à aider à l'arrêter".
- Fièvre russo-turque -
"Que le régime Assad et ses supporteurs puissent poursuivre ces attaques, sans raison et au mépris de leurs obligations internationales censées protéger des vies innocentes, va à l'encontre des appels unanimes lancés par l'ISSG", s'est insurgée la diplomatie américaine.
L'ISSG rassemble depuis l'automne dernier 17 pays et trois organisations multilatérales, dont les Etats-Unis, la Russie, l'Iran, l'Arabie saoudite, la Turquie, l'Union européenne et l'ONU.
Pour Washington et son secrétaire d'Etat John Kerry, le Groupe est le principal instrument pour tenter d'accoucher d'une solution diplomatique et politique en Syrie, ravagée par cinq années d'une guerre qui a fait au moins 260.000 morts et poussé des millions de personnes à l'exil.
Le département d'Etat a "une fois encore appelé toutes les parties à cesser les attaques contre des civils et à prendre des mesures immédiates pour accorder un accès humanitaire et la cessation des hostilités dont le peuple syrien a désespérément besoin".
La poussée de fièvre entre la Russie et la Turquie dans le nord de la Syrie inquiète aussi au plus haut point les Etats-Unis et les Occidentaux.
"Il est important que les Russes et les Turcs se parlent directement et prennent des mesures pour empêcher une escalade", a réagi auprès de l'AFP un diplomate américain.
Il faut dire que Washington est dans une situation des plus inconfortables sur le dossier syrien: il est l'allié en principe d'Ankara au sein de la coalition anti-jihadistes mais soutient les Kurdes de Syrie que l'armée turque bombarde dans le nord syrien. Les Etats-Unis sont aussi en principe partenaires de la Russie pour trouver une solution diplomatique.
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